Pour mettre un terme à la crise des urgences (233 services en grève au 30 août, selon le collectif Inter-Urgences), Agnès Buzyn a promis lundi que des mesures, issues d'un rapport confié au député urgentiste Thomas Mesnier et au Pr Pierre Carli, président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), seraient présentées courant septembre. La ministre de la Santé a également indiqué que Ségur travaillait sur un « numéro de régulation » devant permettre à « beaucoup de patients d'être vus par d'autres médecins que ceux des urgences ».
Il y a quelques mois, les Inspections générales de l’administration (IGA) et des affaires sociales (IGAS) préconisaient dans un rapport le regroupement des trois numéros actuels d’urgence, 15, 17 et 18, au profit d’un numéro d’urgence européen, le 112. Cette solution semble finalement avoir été écartée. Mercredi, Thomas Mesnier a en effet évoqué sur France Inter « un numéro unique santé qui regrouperait médecins généralistes et urgentistes ensemble, connectés aux pompiers » qui « permettrait de répondre à la fois aux urgences vitales et aux problématiques du quotidien, organiser les soins partout sur le territoire ».
Réduire la charge des services hospitaliers
Dans la foulée de ces déclarations, la CSMF et MG France en ont profité pour faire, une fois de plus, la promotion du 116 117, numéro de régulation libérale dédié aux soins non programmés déjà effectif dans certains départements.
La CSMF plaide ainsi en faveur d'une généralisation sur tout le territoire de ce numéro. L'organisation rappelle que « sans numéro spécifique pour les demandes de soins non programmés, les urgences graves ou vitales seront noyées dans le flot de toutes les demandes, ne permettant plus aux services d’urgences de remplir leur mission première ». Le syndicat souligne que la généralisation du 116 117 « permettra aux organisations de soins de proximité (cabinets de médecine de ville, CPTS…) d’améliorer la régulation et la réponse aux demandes de soins non programmés ».
Le 116 117 permettra « à court terme de réduire la charge des services hospitaliers en difficulté et d'éviter qu'ils ne puissent répondre à la prise en charge des urgences graves et vitales, leur mission première », abonde de son côté MG France.
Plus 15 euros pour les actes régulés ?
De son côté, le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF avait rendez-vous mercredi avec Thomas Mesnier, dans le cadre de son rapport. « Nous avons parlé du 116 117 avec lui mais il n'a pas insisté sur le sujet, compte tenu de la déclaration d'Agnès Buzyn. C'est que la question doit déjà être réglée », suppose le Dr Hamon, joint par Le Généraliste.
En plus d’une régulation libérale, le généraliste de Clamart plaide en faveur d’une majoration de 15 euros des actes régulés par le 116 117. « Pour le moment, ça coince. Mais à partir du moment ou l'acte est régulé et que ça évite un passage aux urgences, qui coûte 250 euros, je ne comprends pas cette résistance », confie-t-il.
« Avec la mobilisation des urgences, la pénurie de médicaments, les déserts médicaux qui s'étendent, la santé est devenue la première préoccupation des Français. J’espère que le gouvernement va prendre conscience qu’il va falloir arrêter de gagner du temps », conclut Jean-Paul Hamon.
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences