En cette période de crise sanitaire, le 15 est-il toujours en capacité d'assurer son rôle de prise en charge des appels pour les urgences vitales ? Les syndicats de médecins libéraux et de sapeurs-pompiers* remettent cette fonction en doute et s'inquiètent « des délais d’accessibilité, déjà conséquents, considérablement majorés, atteignant parfois 45 minutes ! ». Dans un communiqué commun, la FMF, MG France, le SML, la CSMF et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers rappellent que « le choix a été fait d’orienter vers le 15 les appels relatifs aux conseils médicaux et aux demandes de soins » dans le cadre de la crise sanitaire du Covid et que ces directives ont mené à l'engorgement des appels au Samu.
Nécessité de garder un numéro de régulation libérale
Les organisations estiment donc que « les accidents et urgences vitales doivent être reçus par le 112 » (numéro d'appel d'urgence européen qui a vocation à être normalement utilisé dans un autre pays de l'UE pour contacter le Samu, les pompiers ou la police). Le 112 a, selon eux, l'avantage d'offrir « une coordination avec l’ensemble des secteurs de l’urgence et du secours ». Les syndicats de médecins libéraux soulignent également que la crise du coronavirus a mis en lumière « l'utilité d’un service permettant l’accès aux soins ».
Les organisations estiment ainsi que la mise en place d'un numéro unique santé avec le 113, comme cela a été préconisé par la mission de préfiguration du service d’accès aux soins, serait une erreur. « Cette crise a démontré par les faits l’engorgement auquel conduirait la mise en place du 113 comme numéro unique et la nécessité d’un dispositif spécifique pour la régulation libérale et les demandes de soins confiés aux médecins de ville ». Les représentants des médecins libéraux souhaitent garder le 116 117, déjà en place dans trois régions, comme numéro pour le premier recours.
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