C'est l'un des départements franciliens qui manque le plus de médecins généralistes. L'Essonne compterait selon le conseil départemental « en moyenne 66 médecins pour 100 000 habitants quand la moyenne nationale est à 89 pour 100 000 habitants ».
Face à la pénurie médicale qui grignote ce territoire situé dans la grande couronne régionale, le conseil départemental a pris des mesures fortes. En février 2019, il a voté un plan de santé 2019-2024 contenant une vingtaine de mesures visant à lutter contre la désertification médicale. Depuis janvier 2020, deux dispositifs destinés aux étudiants en médecine et jeunes médecins font l'objet d'une large campagne de communication dans le département (affichage dans les abris de bus, distribution de plaquettes dans les universités, communes).
Engagement de trois à cinq ans
Le premier concerne les étudiants en troisième cycle de médecine générale, signataires d'un contrat d’engagement de service public (CESP). Les candidats peuvent toucher une bourse annuelle à hauteur de 6 600 euros net, non imposables (soit 555 euros par mois). En contrepartie, les candidats s’engagent à s’installer dans le département pour une durée minimale de cinq ans une fois leur diplôme obtenu. Cette aide s'ajoute aux aides conventionnelles ou allouées par l'agence régionale de santé Île-de-France.
Pour les jeunes médecins qui souhaitent s'installer dans le département, le deuxième dispositif est une aide financière de 7 500 euros maximum pour les travaux d'aménagement ou l'équipement du cabinet. En contrepartie, les jeunes médecins s'engagent à rester trois ans dans le département. « Nous avons voté un budget pour financer 15 bourses par an mais nous sommes prêts à aller au-delà. C'est la même chose pour l'aide à l'installation », explique François Durovray, président du conseil départemental. Pour 2020, la collectivité a prévu un budget de 150 000 euros pour ces deux dispositifs (bourses et aides à l'installation).
Coup de pouce au regroupement
Quant aux médecins déjà installés, ils peuvent aussi bénéficier de cette subvention de 7 500 euros pour la sécurisation de leurs locaux. Le conseil départemental propose aussi de prendre en charge – jusqu'à 40 % du montant total – tout projet de création d'une maison de santé ou de regroupement (avec un plafond de 400 000 euros). Cette aide ne concerne que les projets envisagés dans 118 communes rurales identifiées sur 194 communes que compte l'Essonne.
« Par ces nouvelles mesures, nous voulons montrer que le département veut lutter concrètement contre la désertification médicale. Et nous voulons aussi montrer que notre territoire est attractif, avec des atouts importants pour les futurs médecins », affirme l'élu départemental.
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