Avenant 9 : pas surpris par la suspension des négociations conventionnelles, les syndicats ne désarment pas

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Publié le 11/12/2020
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Crédit photo : S.Toubon

L'annonce dans nos colonnes du directeur général de l'Assurance-maladie, Thomas Fatôme, de suspendre officiellement les négociations sur l'avenant 9 à la convention médicale a aussitôt fait réagir les syndicats, qui oscillent entre soulagement et agacement.

Sur le fond, le constat est partagé que cette décision était devenue inévitable : après deux mois de réunions et de bilatérales, les organisations syndicales jugeaient toujours « très insuffisant » le paquet de mesures (autour de 550 millions d’euros) proposé par la caisse pour les visites, les soins non programmés, les spécialités et le numérique.     

MG France qui plaidait pour un report des négociations après les élections professionnelles trouve ainsi « justifiée » la décision du directeur de la CNAM de mettre les négociations sur pause quelques mois. Considérant que les montants sur la table ne permettent pas de répondre en l'état aux attentes des professionnels, le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes, exige une reprise des discussions « dès avril » avec « des moyens » permettant un avenant « substantiel ». Et il ajoute un dossier clé. « La revalorisation du tarif de la consultation est indispensable : pratiquement plus aucune de nos consultations n’est simple désormais. » En attendant, le syndicat de généralistes accepte toutefois de participer à d'éventuels groupes de travail techniques sur le numérique ou le service d’accès aux soins (SAS). 

Un avenant ou une convention ?

La CSMF qui a quitté ce round conventionnel dès octobre juge que cette situation de blocage était « prévisible indépendamment des élections professionnelles, contrairement à ce qu'affirme le directeur général ». Le patron de la caisse a en effet affirmé que « la proximité des élections a brouillé les repères et rendu difficile les signatures ». Pour la Conf', le gouvernement devra se ressaisir juste après les élections. « Soit il prend ses responsabilités en mettant des moyens nécessaires pour réussir une vraie négociation conventionnelle, autour d'une nouvelle convention restructurante pour la médecine libérale, soit il nous repasse le même plat et suivra une longue période d’opposition des médecins libéraux jusqu'en 2023 », prévient le Dr Jean-Paul Ortiz, président du syndicat.

« Un avenant supplémentaire ne changera rien à l'affaire », alerte déjà le SML. « Les médecins libéraux aspirent à une nouvelle convention médicale avec un investissement d’au moins 2 milliards d’euros », plaide son président Philippe Vermesch. Il regrette à cet égard que les autres syndicats n'aient pas suivi son appel à dénoncer la convention médicale actuelle afin de forcer un processus rapide de renégociation.


Source : lequotidiendumedecin.fr