Le divorce est consommé entre la CSMF et le gouvernement. Le premier syndicat représentatif des médecins libéraux a officiellement quitté la table des négociations avec la CNAM (en vue de l'avenant n°9 à la convention) afin de protester contre le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2021. Ce budget programme seulement 300 millions d'euros pour la hausse de la rémunération des soignants de ville, bien loin des milliards accordés au secteur hospitalier dans le cadre du Ségur. Pire, ce même projet de loi entérine la prolongation de la convention médicale actuelle jusqu'au 31 mars 2023, repoussant d'autant toute réévaluation significative des honoraires.
Pour la centrale de Jean-Paul Ortiz, la coupe est pleine. Face au « choix politique clair du gouvernement d’orienter le système de santé vers l’hôpital et d’abandonner la médecine de ville », le néphrologue appelle toute la profession à se mobiliser. Le syndicat compte alerter les patients sur « le mépris » du gouvernement vis-à-vis des médecins libéraux via une campagne de communication menée sur les réseaux sociaux, dans la presse et dans les cabinets sous forme d'affiches. La CSMF incite également les médecins à facturer à la Sécu tous les « actes gratuits » habituellement délivrés (renouvellements, certificats, vaccinations…). Pour ne pas pénaliser les patients, les praticiens sont incités à utiliser exceptionnellement le tiers payant « y compris pour les complémentaires ».
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