Alors qu'une journée nationale d'arrêt total de l'activité a été annoncée par la fédération SOS médecins – dont la date reste à fixer – six associations locales sont déjà passées à l'acte avec des mouvements variés de protestation à Tours, Cherbourg, Nantes, Fréjus, Orléans et Toulon.
Dans l'antenne tourangelle, les médecins de SOS ont décidé depuis lundi 13 septembre de ne plus effectuer de visites à domicile la semaine en journée, soit environ 10 % de leur activité. En revanche, ils continueront à assurer les visites de nuit, le week-end et les consultations en cabinet.
Du côté de Cherbourg, la grève a démarré ce 15 septembre. Les médecins ne se rendent plus en journée dans les foyers de résidence pour personnes âgées et les Ehpad et suspendent les visites sur demande de la police ou de la gendarmerie (gardes à vue, certificats de décès). « À terme, c’est l’avenir de SOS Médecins, a indiqué à « La Presse de la Manche » le Dr Frédéric Bastian, fondateur de l’antenne cherbourgeoise de SOS. La grande peur qu’on a, c’est qu’on a l’impression que la visite à domicile est vouée à disparaître sous l’impulsion de nos autorités de tutelle. »
Colère
« D'autres associations locales pourront prendre ce chemin. Mais la plupart d'entre elles veulent attendre la date de grève nationale pour déclencher leur mouvement », confie le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins.
Le généraliste précise qu'une réunion entre la fédération SOS et la Cnam est prévue début octobre. Le mécontentement s'est cristallisé sur la signature de l'avenant 9 fin juillet qui prévoit un élargissement de la visite longue (VL) à 70 euros aux patients de plus de 80 ans en ALD pour les seuls médecins traitants qui se déplacent chez leurs propres patients. Cet avenant exclut de fait les médecins de SOS.
À l’issue d'une assemblée générale, les médecins de SOS ont porté plusieurs revendications tarifaires. Ils réclament une revalorisation de toutes les visites à domicile à hauteur de 57,60 euros dans la journée, sur le modèle de la visite urgente en Ehpad créée au début de l'épidémie. Autre requête : un alignement de l'indemnité de déplacement de 3,50 euros en soirée et week-end à hauteur 10 euros.
Interrogé par « Le Quotidien », Thomas Fatôme, directeur général de l'Assurance-maladie a tenté de calmer le jeu. Il a assuré que les médecins de SOS pourraient aussi être concernés par une mesure d'accompagnement de l'avenant 9 qui revalorise la permanence des soins ambulatoires.
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