« Pour répondre au vieillissement de la population et à la volonté des Français de rester le plus longtemps chez eux », Myriam El Khomri a remis mardi à Agnès Buzyn son rapport sur l'attractivité des métiers du grand âge.
Si l'ex-ministre du Travail a concentré son attention sur les aides-soignants et les accompagnants éducatifs, certaines des 59 mesures préconisées concernent les médecins (généraliste, médecin coordonnateur et gériatre), également au cœur de la prise en charge coordonnée des personnes dépendantes.
La mission souhaite rendre obligatoire un stage en gérontologie au cours du 2e cycle des études médicales, le cas échéant dans le cadre du service sanitaire et au plus tard en 2025. « Ce temps de sensibilisation et d’apprentissage doit permettre à tous les étudiants en médecine d’acquérir une culture de base gériatrique, et favorisera le choix de cette spécialité en 3e cycle dans un contexte où on ne pourvoit que la moitié des 200 à 250 postes de praticiens hospitaliers à renouveler en gériatrie chaque année », affirme la mission.
Comme pour les médecins, la coopération interprofessionnelle est largement plébiscitée. Aujourd'hui, les aides-soignants accomplissent seuls des actes infirmiers sans encadrement, déplore Myriam El Khomri, qui préconise la reconnaissance des « glissements de tâches entre infirmiers et aides-soignants » encadrés par des protocoles de coopération nationaux et sous condition de formation préalable. Dans la même veine, le rapport est favorable à la création d'infirmières en pratique avancée (IPA) en gérontologie pour prendre en charge des patients « après un diagnostic médical », en établissement ou à domicile dès 2021. « Un référentiel de formation de pratique avancée en gérontologie comportant un socle commun avec le référentiel "pathologies chronique stabilisées" » sera établi. Une idée qualifiée d'« intéressante » par la ministre de la Santé.
Pour aller encore plus loin, la mission envisage même d'expérimenter dans le cadre de l'article 51 (qui finance à titre dérogatoire les innovations organisationnelles) la mise en place d'une activité libérale pour les aides-soignants confirmés (10 ans d'expérience) dans les zones sous denses en infirmières.
Formation spécifique
Ouvrir la formation d'assistant en soins en gérontologie (ASG, créée dans le plan Alzheimer) aux aides-soignants et éducateurs à la maison et en EHPAD) est également envisagé.
Le plan El Khomri nécessite un investissement financier de 825 millions d'euros dès 2020. Jugeant cette feuille de route « courageuse, innovante et opérationnelle », Agnès Buzyn a annoncé à la suite de sa lecture le lancement d' « une grande conférence sociale » autour des métiers du grand âge « d'ici la fin de l'année ».
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