Les négociations conventionnelles entre l'Assurance-maladie et les syndicats de médecins libéraux s'achèveront-elles par une signature et un accord majoritaire ? Rien n'est moins sûr.
Entre la décision de la CSMF de quitter les discussions il y a quelques semaines, l'appel hier du SML à « dénoncer la convention » et MG France qui ne cesse de souligner le manque de moyens pour les soins primaires, les signaux envoyés par les syndicats médicaux signent plutôt un durcissement des positions.
Indigne
Ce mercredi soir, la CSMF appelle même tous les syndicats encore autour de la table « à quitter cette négociation, afin d’exprimer au gouvernement leur colère devant si peu de moyens pour la médecine libérale ». Pour la centrale confédérale, les négos conventionnelles n’ont plus de sens face au « mépris » du gouvernement, avec un budget de la Sécurité sociale (PLFSS 2021) « indigne de la reconnaissance due à la médecine libérale et à son engagement dans la crise sanitaire ».
L'équation semble se compliquer pour le directeur général de l'Assurance-maladie, Thomas Fatome, qui ne sous-estime pas la difficulté. Lors d'une rencontre à distance organisée ce mercredi par l'AJIS*, le patron de la CNAM a admis que l'issue des négociations mono-professionnelles restait « incertaine », et ce malgré des « avancées » sur les soins non programmés, les visites longues à domicile pour les personnes âgées ou les revalorisations de certaines spécialités cliniques (psychiatres, pédiatres, gynécologues).
Optimisme « mesuré »
« L'échéance des élections professionnelles (aux URPS, prévues fin mars 2021, NDLR) ne nous simplifie pas la vie. Plus elles se rapprochent et plus les choses se compliquent ! », a confié Thomas Fatome, en dépit d'un travail « intense » et d'une « qualité d'échange » entre partenaires. Le message est clair : la campagne électorale chez les praticiens libéraux est aussi propice aux surenchères…
Chez les généralistes comme chez les spécialistes, les syndicats de médecins libéraux ont multiplié les revendications depuis la publication officielle de la liste des organisations autorisées à déposer des listes. « Les prochaines semaines nous diront si l'on peut aboutir à une signature », a ajouté le DG de la CNAM, soulignant qu'il était d'un optimisme « mesuré ».
Entamées à la mi-septembre, les négociations se déroulent sur deux fronts : l'un est consacré à l'exercice libéral coordonné dans un cadre interpro, avec l'ACI CPTS ; l'autre (avec les seuls syndicats de médecins) vise à bâtir un avenant conventionnel (n° 9).
Les deux négos étaient prévues pour s'achever à la fin de l'automne. Un objectif de calendrier donné pour « cadrer la négociation » et sans « contrainte juridique », a précisé ce mercredi Thomas Fatome. Une façon d'ouvrir la porte à quelques prolongations ?
* Association des journalistes de l'information sociale.
[Article mis à jour à 18h]
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