« Le manque de masques ou de blouses de protection mettent en danger patients fragiles et personnels, soignant-e, technicien-nes, ménage, etc. Le manque de dépistage empêche de connaître les personnes asymptomatiques, contribue à de nouvelles contaminations au sein de l'hôpital et retarde la prise en charge. Les pénuries de sédatifs ou d'antibiotiques amènent déjà à des utilisations parcimonieuses et une baisse de la qualité des soins. Sans ces médicaments, les patients vont mourir en souffrant, d'étouffement par exemple. Toute dignité sera piétinée », préviennent 155 personnalités de tous horizons (sociologues, médecins, acteurs) et associations (Act Up, Aids…) dans une pétition en ligne, adressée au gouvernement et initiée par l’Observatoire de la transparence des politiques du médicament (OTMeds), une organisation non gouvernementale.
Vous pouvez, vous aussi, signer la tribune soutenue par 155 personnalités et organisations, demandant au gvt des mesures à la hauteur face aux pénuries de médicaments, de dépistage et de matériel. On compte sur vous !https://t.co/kl3fYoV4O4
— Observatoire Transparence Médicaments (@OTMeds) April 8, 2020
Plan de bataille
Lors de son audition à la commission d’information à l’Assemblée nationale, Edouard Philippe a admis à propos des médicaments indispensables que « les stocks sont limités et les tensions et inquiétudes des soignants réelles ». « C'est aujourd'hui le sujet sur lequel la concentration est la plus vive et sur lequel nous attachons le plus d'importance, a-t-il ajouté. Nous avons de quoi tenir durablement mais comme personne ne sait aujourd'hui combien de temps le pic ou le plateau va durer, nous savons que nous devons faire attention. »
Des réponses qui restent insuffisantes aux yeux des signataires qui mettent en cause la politique des gouvernements successifs. Si « l’ampleur de l’épidémie de Covid-19 a pu prendre les autorités de court », « les pénuries actuelles témoignent surtout de problèmes dénoncés de longue date : la privatisation et la délocalisation de la production des biens de santé », affirment-ils.
Alors pour y remédier, les signataires de la tribune demandent au gouvernement de prendre des mesures fortes comme « la programmation des besoins », « l’identification de l’origine des matières premières des médicaments et réactifs », « la réaffectation des productions ».
Vers une « indépendance pleine et entière » ?
Pour le Pr Rémi Salomon, néphrologue pédiatrique à l’hôpital Necker et représentant de la communauté médicale de l’AP-HP qui alerte depuis quinze jours sur le risque imminent de pénurie de médicaments, il faut non seulement « une coopération entre l'État et l'industrie pharmaceutique » mais aussi une participation de l'Europe « dans la guerre commerciale mondiale qui va se livrer dans les prochains mois ». En déplacement fin mars dans une fabrique de masques à Saint-Barthélemy-d'Anjou (Maine-et-Loire), Emmanuel Macron a exprimé sa volonté de voir monter en charge rapidement la production française jusqu'à « l'indépendance pleine et entière ».
Il faut une coopération des Etats et de l’industrie pharmaceutique. Il est impératif que l’Europe joue sa part dans la guerre commerciale tant pour les équipements que pour les médicaments et les tests. C’est une priorité pour les citoyens!https://t.co/LPMGNBAKYT via @boylandry
— Pr Rémi Salomon (@RemiSalomon) April 7, 2020
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