Publié au « Journal officiel » du 28 mai, un décret prévoit la création d’une consultation médicale « bilan et vigilance », remboursée intégralement par l’assurance-maladie, pour la prise en charge des personnes vulnérables en sortie de confinement. Dans un communiqué, le ministère précise que cette consultation proposée par des médecins traitants leur permettra « d’évaluer les impacts du confinement sur la santé de ces patients et de s’assurer de la continuité des soins » et de les conseiller « en fonction de leurs fragilités et pathologies, sur les mesures de protection à adopter dans le cadre du déconfinement ».
La liste des personnes concernées a été publiée dans un avis rendu par le Haut conseil de santé publique le 31 mars et réactualisé le 20 avril. Il s’agit des personnes âgées de plus de 65 ans ; des personnes concernées par des antécédents cardiovasculaires (hypertension artérielle compliquée, AVC, etc.), le diabète, une pathologie chronique respiratoire, une insuffisance rénale chronique dialysée, un cancer évolutif sous traitement, une obésité, une immunodépression ; des femmes enceintes au troisième trimestre de la grossesse.
Remboursement sous conditions
Pour bénéficier d'un remboursement intégral, ces patients doivent néanmoins remplir au moins une des conditions suivantes : « ne pas avoir eu de consultation avec leur médecin traitant ou tout autre médecin impliqué dans la prise en charge en l'absence de médecin traitant désigné » pendant la période du confinement ou « avoir été adressé par un établissement de santé en sortie d'hospitalisation ».
Les médecins traitants pourront coter cette consultation spécifique 46 euros, le tarif pour une consultation dite complexe.
« C'est une demande de longue date », reconnaît le Dr Luc Duquesnel. Mais le président des Généralistes-CSMF regrette le caractère restreint du champ d'application du texte. « C'est ridicule, ajoute-t-il. Des médecins généralistes qui vont faire des consultations très longues pour des patients en perte d'autonomie par exemple ne vont pas pouvoir appliquer ce tarif ». Selon le généraliste de Mayenne, l’assurance-maladie doit encore publier la semaine prochaine les conditions d’applications de cette facturation spécifique valable jusqu'au 30 juin 2020.
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