À 18 mois de l'échéance, ça promet pour la présidentielle… Ces derniers jours ont vu éclore de nouvelles propositions qui ont deux points communs : toutes se font fort de remettre de l’ordre dans les déserts médicaux… et toutes se sont heurtées à l’opposition du corps médical !
À commencer par la énième tentative de réguler la répartition des médecins libéraux, soutenue au Sénat par un sénateur finistérien qui a remis au goût du jour un bon gros dispositif de conventionnement sélectif. La suggestion n’a pas passé le cap du PLFSS, mais elle en dit long sur l’inquiétude tenace et partant l’obsession coercitive d'élus ruraux fort bien représentés à la Haute assemblée.
Comme en écho, le premier candidat déclaré pour la course à l'échalote de 2022 a suggéré pour sa part mettre les carabins au SMIC… en échange d’une affectation une fois diplômés vers les zones qui ont le plus besoin de médecins. On aura reconnu la logique planificatrice de Jean-Luc Mélenchon. Mais le moins qu’on puisse dire est que le leader de la France insoumise, en arguant que les futurs médecins coûtaient déjà assez cher comme ça à la collectivité, a ulcéré les organisations d’internes, toujours prompts à la mobilisation sur cette thématique.
À l’Assemblée, on a trouvé une solution encore plus radicale pour remédicaliser les secteurs sous denses. La proposition de Stéphanie Rist vise rien moins qu'à créer un nouveau métier, hybride du médecin et de l’infirmier pour répondre aux besoins sanitaires de l’Hexagone. Un retour à l’officier de santé du XIXe pas du tout du goût des acteurs de santé : libéraux, hospitaliers et ordinaux ont par avance récusé une telle réforme. Même si elle émane d’une députée de la majorité, elle a peu de chances dans ces conditions de passer à la notoriété. Attention toutefois : même si pour l'heure ils ont fait flop, ces ballons d’essai augurent sans doute de nouvelles tentatives dans les mois qui viennent. La profession doit se le tenir pour dit. Et générer des anticorps en attendant.
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