À la veille de la présentation de la plateforme intersyndicale des médecins libéraux en vue des négociations conventionnelles, l'UNOF, branche généraliste de la CSMF, a présenté ce jeudi ses priorités pour revaloriser la profession et la rendre plus attractive.
Le président de l'UNOF, le Dr Luc Duquesnel, a rappelé l'opposition totale du syndicat au tiers payant généralisé (TPG). C'est l'incapacité de la Sécu et des organismes complémentaires à mettre en place un flux unique de paiement qui a déclenché la colère des médecins. Et qu'on leur « demande aux médecins de le mettre en place eux-mêmes, à leurs frais ». « Le TPG est mort et a été enterré hier », a affirmé le Dr Duquesnel.
L'UNOF a également invité les médecins à poursuivre la désobéissance tarifaire en cotant au minimum le C à 25 euros « première étape vers une revalorisation du C à 30 euros d'ici à la fin de la convention en 2021 ». Le syndicat encourage les généralistes à paramétrer leurs logiciels « afin d'adapter le montant du DE au contenu de leur consultation ».
Un éventail de propositions pour les négos
L'UNOF souhaite que la future convention (2016-2021) permette de rendre la médecine générale plus attractive. Au-delà de l'abandon pur et simple du TPG, et de la revalorisation de la consultation, le syndicat demande aussi une cotation 2C ou 2CS pour les « actes complexes et longs » comme l'ouverture d'un dossier médical pour les nouveaux patients, ou les consultations longues de patients polypathologiques par exemple. Et une cotation 3C ou 3CS pour les réunions de concertation très longues (soins palliatifs, HAD…). Le syndicat réclame une majoration spécifique pour les soins non programmés et l'exercice coordonné entre médecin traitant et correspondant.
Enfin, le Dr Duquesnel a souhaité une actualisation du forfait kilométrique et la rémunération du conseil médical téléphonique. « C'est à ce prix que les médecins généralistes s'investiront dans le virage ambulatoire voulu par la ministre ! », a-t-il déclaré.
De multiples enjeux pour un accord
Le syndicat revendique une revalorisation du forfait annuel du médecin traitant pour le suivi des patients en ALD, qui est bloqué à 40 euros depuis 2005 et la création d'une aide au financement d'un secrétariat.
L'UNOF veut aménager la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), pour laquelle de nouveaux indicateurs doivent être définis (pour mieux rémunérer les maîtres de stage, par exemple).
La nouvelle convention devra par ailleurs renforcer la protection sociale des médecins, étendre les plages horaires pour la permanence des soins ambulatoires et simplifier les mesures incitatives à l'installation dans les zones sous-dotées.
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