À quelques jours du vote pour les élections professionnelles (31 mars au 7 avril), les syndicats de médecins libéraux battent le rappel pour mobiliser et récolter un maximum de voix. Crise oblige, la plupart d’entre eux sont passés au format webinaire avec des soirées débat en ligne, mêlant explications de vote et propos de campagne.
C’est le cas de MG France, qui a organisé une soirée mercredi 24 mars avec ses adhérents et des candidats de différentes régions. Au menu : les priorités syndicales, « pourquoi il faut voter » mais aussi des éléments pédagogiques sur la campagne de vaccination et des propos plus politiques. « Tout au long de l’année, nous avons relayé au maximum votre parole de façon concrète auprès de nos interlocuteurs au ministère, sur les masques, les tests et encore récemment avec la vaccination. C’est une fierté d’avoir été là », a plaidé en préambule le Dr Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes.
Réticences
Embrayant sur la campagne vaccinale, les cadres ont écouté les doléances du terrain. « Je vaccine avec AstraZeneca au cabinet, mais la vaccination devient de plus en plus compliquée, nous prenons des rendez-vous alors que les livraisons de doses ne suivent pas… », relate un généraliste, à l’unisson de ses confrères. « Suite au décès de l’étudiant en médecine de Nantes, plusieurs patients sont devenus réticents », souligne un autre. « Quid des aides à domicile ou des soignants de moins de 55 ans vaccinés avec de l’Astra il y a quelques semaines et qui attendent la deuxième injection ? », interroge un troisième généraliste.
D’autres préfèrent relater les expériences qui marchent. « Je confirme l’aide précieuse d’un assistant médical infirmier en cette période – plutôt qu’une secrétaire de formation – pour les vaccins », relate le Dr Anne-Laure Bonis, généraliste à Dijon et vice-présidente de l’URPS Bourgogne Franche-Comté. « On s’est battus pour vacciner au cabinet, on a réussi à avoir de l’Astra et du Pfizer, et à achalander nos confrères de la CPTS ce qui a créé une dynamique sur terrain : on réalise 50 vaccins par jour, 4 jours par semaine », témoigne un confrère dans les Landes.
« Tant que les doses ne sont pas assez nombreuses, on doit continuer à prioriser les plus fragiles, afin de freiner l’épidémie, recadre le Dr Battistoni, patron de MG France. Et nous sommes les mieux placés, et les seuls, pour déterminer quels sont les patients prioritaires. Environ 40 000 médecins généralistes vaccinent actuellement, dont un tiers vaccine également dans les centres de vaccination. Il est à cet égard insupportable de voir notre travail remis en cause. »
Rester les premiers
Les arguments électoraux n’ont pas été oubliés : MG France « doit rester le premier syndicat de généralistes » [31,3 % des voix en 2015, NDLR], afin de « peser » dans les négociations conventionnelles, ont martelé les cadres. Le président a égrené les points saillants du programme sur les honoraires : « acte de base à 30 euros, majoration des forfaits patientèle, recyclage de la ROSP, hausse du forfait structure, reconnaissance d’une consultation longue complexe, majoration des actes en cas de soins non programmés… ».
« Plus vous nous donnez du pouvoir, plus on peut négocier auprès de l’Assurance-maladie sur des choses concrètes, par exemple avoir un assistant médical pour un seul médecin, ou la téléconsultation sans vidéo, insiste le Dr Battistoni. MG France est le seul syndicat de généralistes au service du médecin traitant ! Nous avons obtenu l’avantage maternité, la revalorisation de la consultation dans la convention de 2016, le forfait structure. Nous vous défendons lorsqu’on sous-estime ou maltraite la profession de généraliste […] »
À partir du 29 mars à minuit, les syndicats devront arrêter leur campagne officielle, avant l’ouverture du vote électronique mercredi 31 mars à midi.
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