En Suisse, la consultation médicale est désormais limitée à… 20 minutes !

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Publié le 10/01/2018
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Crédit photo : PHANIE

Vingt minutes par patient, ni plus, ni moins. C'est la durée que doivent respecter les médecins suisses depuis le 1er janvier pour leurs consultations (sauf pour celles concernant des personnes âgées, des enfants, ou des patients complexes limitées à 30 minutes), qu'ils soient généralistes ou spécialistes, comme l'explique notamment le quotidien national « Le Matin ».

Cette mesure a été votée par le Conseil fédéral (le gouvernement de la Confédération suisse) afin de réaliser des économies de l'ordre de 470 millions de francs suisses, soit un peu plus de 400 millions d'euros dans le secteur de la santé. Les médecins helvétiques sont déjà rémunérés en fonction du temps passé, mais depuis la fin du mois d'octobre, le ministère de la Santé suisse réfléchit en effet à des mesures pour « contenir les coûts de la santé », notamment en ce qui concerne « la multiplication des prestations inutiles ».

Selon le journal, cette mesure aurait cependant été prise unilatéralement par l'exécutif, « faute d'accord sur une révision globale entre les partenaires tarifaires », c’est-à-dire les médecins, les assureurs et les hôpitaux. Elle va par conséquent faire baisser le montant du Tarmed (tarif médical), qui constitue la grande majorité du revenu des médecins.

Coup de canif dans le temps chirurgical

Mais d'autres mesures limitant leur temps de travail ont été votées. Ainsi, les médecins dans leur ensemble devront désormais détailler tout ce qu'ils font « en l'absence du patient », comme l'étude du dossier médical, la recherche d'informations ou encore l'établissement de l'ordonnance. En plus de la réduction du temps de consultation, les spécialistes verront également le temps moyen passé sur certaines interventions comme une cataracte ou une coloscopie diminuer.

Si le médecin dépasse, « il devra renoncer à facturer le surplus de temps, ou alors le patient ne sera remboursé que partiellement de sa consultation », indique la Société médicale de la suisse romande, qui s'est dite contre cette mesure, tout comme l'association des médecins du canton de Genève, qui y est « fortement opposée ».

En juin dernier déjà, les syndicats de médecins suisses s'inquiétaient de cette baisse de leurs tarifs, et regrettaient d'être payés « au même niveau que les coiffeurs ».


Source : lequotidiendumedecin.fr