Comme ses trois grandes sœurs hospitalières (FHF, FEHAP ET FHP), la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD) a exposé mardi sa plateforme politique à l'intention des candidats à la présidentielle. Outre un rappel de la position des candidats sur l'HAD – peu présente dans le débat –, l'organisation présidée par le Dr Élisabeth Hubert propose plusieurs orientations pour « construire l'hospitalisation de demain ».
En progression certes constante, l'hospitalisation à domicile a encore du mal à se faire une place de choix dans le paysage sanitaire, malgré le virage ambulatoire promis par le gouvernement, qui soutient le secteur. À défaut d'avoir tenu les objectifs précédents, la FNEHAD espère aujourd'hui doubler l'activité d'HAD au cours des cinq prochaines années.
Pour exploiter le potentiel de l'hospitalisation à domicile, les prescripteurs sont visés. Le Dr Hubert estime qu'« il y a peut-être quelque chose à trouver sur le modèle de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) pour les médecins libéraux, indique l'ex-ministre de la Santé. Des mesures financières pourraient les inciter à recourir à l'HAD pour leurs patients plutôt qu'aux urgences, solution de facilité par excellence ». Une meilleure valorisation des visites à domicile est une autre option.
Dépoussiérer les études de médecine
La modernisation de la formation initiale à partir de la 3e année de médecine est également au programme. Hospitalocentrées, les études de médecine éloignent les externes et internes de la réalité du terrain, juge le Dr Hubert. Rares sont les jeunes médecins qui se forment à l'ambulatoire, que ce soit en cabinet libéral ou en maisons de santé. Et peu d'entre eux connaissent le fonctionnement de l'hospitalisation à domicile. « C'est d'autant plus dommage que la jeune génération ne sacralise pas le tout pouvoir au médecin, elle est bien plus tournée vers le travail en équipe que les générations d'avant, dont la mienne », décrypte le Dr Hubert. Une initiation à l'économie de santé et à la gestion de maisons de santé est également réclamée.
Partager les compétences pour vaincre les déserts
La plateforme « raisonnablement ambitieuse » de la FNEHAD propose également de favoriser le partage des compétences de tâches « quand celles-ci sont exercées avec le même niveau de sécurité et de qualité des soins ». Le Dr Hubert a conscience que cette proposition n'est pas très populaire parmi les médecins de ville. « Je continue à penser que si demain, il y a moins de médecins, ceux qui restent devront se concentrer sur leurs deux missions : poser le diagnostic et la thérapeutique. Pour cela, ils sont essentiels. Pour les autres étapes intermédiaires de la prise en charge, ils ne sont pas toujours nécessaires. »
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