600 structures d’exercice pluriprofessionnel d’ici à la fin 2014

Le grand bond en avant des maisons de santé

Publié le 27/03/2014
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

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L’essor des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) est en passe de bouleverser l’offre de soins en France. Alors qu’il en existait 240 en mars 2013, les MSP seront 600 à la fin 2014.

« Dans dix ans, la France sera quadrillée de maisons et pôles de santé », a déclaré le Dr Pierre de Haas, président de la Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), à l’occasion des 3e journées nationales de l’association qui se tenaient à Tours. Plus de 500 médecins et professionnels de santé ont participé à ce rendez-vous. Ils ont évoqué la protocolisation des relations entre soins primaires et secondaires, les MSP en quartiers populaires, les systèmes d’information, les nouveaux modes de rémunération, ou la société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA).

Tous les sujets abordés témoignent d’une maturation avancée de ces structures qui ont en grande partie dépassé les problématiques de démarrage au profit de celles liées au fonctionnement.

Signe de leur maturité, 36 % des MSP ont déjà signé des partenariats avec des structures sanitaires, et 29 % avec des services sociaux ou médico-sociaux. Les systèmes d’information demeurent en revanche leur talon d’Achille. Seules 6 % des maisons et pôles de santé disposent d’un système d’information partagé, 10 % sont en train de le mettre en œuvre, et 36 % ont pour projet de le faire.

Le coût de l’immobilier, principal obstacle

Quelques freins à leur développement subsistent malgré tout. Dans l’assistance, chacun a sa petite idée. Une diététicienne de la région parisienne s’interroge : « en MSP, faire cohabiter autant de professionnels doit provoquer pas mal de frictions. Ca me fait un peu peur ». Un généraliste de l’ouest craint une inflation des coûts : « il faut de grands locaux, un parking, un secrétariat, tout ça coûte cher ». Une consœur de Midi-Pyrénées redoute une perte de temps : « les réunions d’équipe et de coordination sont chronophages. Dans ma MSP, nous avons dû y mettre un frein ».

Pour Pierre de Haas, le principal frein est économique. Les professionnels attendent donc avec impatience la généralisation des nouveaux modes de rémunération (NMR), dont les expérimentations se poursuivent encore. Autre frein identifié, les coûts de l’immobilier. « À la campagne, continue-t-il, il y a toujours un bâtiment à rénover ou un terrain constructible disponible, à des prix à peu près raisonnables. En ville, c’est une autre histoire ». La fédération travaille actuellement avec la Caisse des dépôts à la constitution de sociétés foncières immobilières dans les grandes villes, chargées de rechercher et de négocier l’achat de terrains ou de locaux pour les professionnels de santé.

Enfin, le management des structures fait peur à plus d’un, les professionnels de santé étant peu formés à cette discipline. La FFMPS met actuellement la dernière main à la création d’une société coopérative. Baptisée « Facilimed », elle proposera aux MSP des services de gestion des ressources humaines, de suivi des stocks, ou encore de mise en place des nouveaux modes de rémunération. Les MSP sont décidément entrées dans l’âge de raison.

Henri de Saint Roman
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9313