Le mode d’emploi d’un outil dématérialisé

Publié le 13/12/2010
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CONÇU COMME UN OUTIL de coordination des soins, le DMP se présente sous la forme d’un portail d’information dématérialisée accessible par Internet. Le professionnel de santé pourra s’y connecter avec l’autorisation du patient, en s’identifiant avec sa CPS. L’arrivée, dès février 2011, de la CPS 3 devrait permettre sa large diffusion dans le monde hospitalier.

• Créer un DMP

Une fois recueilli le consentement du patient (via la remise d’une brochure), tout professionnel de santé muni d’une CPS ou tout personnel d’accueil des établissements de santé (disposant du certificat de l’établissement) peut ouvrir un DMP. Dans cette phase de démarrage dite « DMP1 », un identifiant national de santé (INSc) est alors calculé à partir des informations de la carte Vitale. Chacun peut demander à tout moment la création d’un DMP chez un professionnel libéral ou au sein d’un établissement équipé.

À noter, les médecins qui ont ouvert des DMP dans le cadre des expérimentations seront (en principe) détectés par le système qui leur proposera de récupérer les documents déjà mis en ligne.

• Alimenter un DMP

Tous les documents utiles à la coordination des soins sont éligibles au DMP à condition d’être dans un format conforme au cadre d’interopérabilité (voir plus loin). On peut y déposer des documents structurés ou des documents type PDF.

L’alimentation se fait avec l’autorisation du patient par un professionnel de santé ou par des personnes certifiées. Certains documents dits sensibles ne seront rendus visibles au patient qu’au moment de la consultation. Par exemple, en cas d’annonce de mauvaise nouvelle.

Le DMP est structuré en huit espaces :

- Documents de synthèse et données médicales générales

- Traitements et soins (prescriptions, etc.)

- Comptes-rendus (d’hospitalisation, d’imagerie, opératoire, de télémédecine...)

- Imagerie médicale

- Résultats d’analyse de laboratoire

- Données de prévention (vaccins., etc.)

- Certificats et déclarations (aptitudes au sport, etc..)

- Espace personnel du patient

• Consulter un DMP

Le professionnel de santé se connecte avec l’autorisation de son patient en s’identifiant avec sa CPS. Il est possible de télécharger certains documents. Selon son métier, le professionnel de santé n’a accès qu’à certains types d’informations. Si les médecins peuvent consulter la totalité (y compris, dans le cas du médecin traitant, à ce qui est masqué par le patient), le pharmacien et les infirmiers, par exemple, ne peuvent aller dans le dossier d’imagerie et le chirurgien-dentiste n’a pas accès au bilan d’évaluation de la perte d’autonomie. Mais c’est au patient qu’il revient de donner les autorisations d’accès aux professionnels de son choix et d’opter pour l’invisibilité de certains documents aux professionnels qu’il a autorisés. Le professionnel de santé peut aider le patient à faire ces paramétrages, d’autant plus que dans un premier temps, le DMP ne sera pas ouvert au patient. Cette ouverture devrait avoir lieu courant 2011 après l’expérimentation de plusieurs procédures d’accès.

• Se connecter, être DMP-compatible

Le médecin peut se connecter au DMP soit en passant par un navigateur Internet, soit à partir de son logiciel métier, si celui-ci a obtenu l’homologation DMP-compatibilité. Le LSP (logiciel de professionnel de santé) est l’interface naturelle du DMP. Il en facilite l’accès : un clic sur le bouton vert DMP et la connexion au DMP est automatique. Il dispense le médecin de la double saisie et lui permet d’importer et d’exporter des documents structurés.

Le logiciel LSP doit être agréé pour l’INS-C (au 8 décembre, 43 logiciels avaient obtenu cet agrément délivré par le CNDA*) et homologué DMP-compatible. Un logiciel DMP-compatible respecte le cadre d’interopérabilité avec le DMP, ses documents sont au bon format (le « XDS-A » en langage de spécialiste), il gère les différentes habilitations des professionnels de santé.

Une première réunion du comité d’homologation devait se tenir début décembre. On croit savoir que deux logiciels auraient été homologués.

• Avoir un environnement informatique à jour

Le DMP respecte les standards informatiques du marché. Le site du DMP est accessible via les navigateurs Firefox 2 et 3 ou Internet Explorer 6 ou 8. De plus, la CryptoLib (certificat du type de ceux qui servent à la déclaration d’impôt) que la CPS installe sur le poste de travail n’est compatible que pour Windows XP SP2 minimum, Vista et Seven et à partir de Mac  0.14**. La migration de la télétransmission en version 1.40 est impérative. Le DMP, c’est aussi l’occasion de mettre son informatique à jour.

* Centre national de dépôt et d’agrément, liste sur www.cnda-vitale.fr

** Plusieurs versions de Cryptolib ont été diffusées. Les systèmes MacOS10 (Tiger, Leopard et Snow Leopard) ne supportent que la version 1.

 MARIE-FRANÇOISE DE PANGE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8875