DANS un rapport intitulé « Accès aux soins : en finir avec la fracture territoriale », l’Institut Montaigne, think tank libéral, se propose d’adapter l’organisation du système de santé, jugée « coûteuse, archaïque et cloisonnée », aux évolutions de l’exercice de la médecine (augmentation des pathologies chroniques, nouvelles technologies) et aux nouvelles attentes des praticiens.
L’Institut Montaigne estime que le profil des médecins, « souvent issus de milieux urbains et de classes sociales favorisées, peu enclins à exercer dans les zones sous dotées », doit mieux être pris en compte dans la lutte contre la désertification médicale. 45 % des praticiens en activité sont issus de classes socioprofessionnelles supérieures, et seulement 8 % d’une famille d’ouvriers. « La méconnaissance de la réalité de ces espaces [zones urbaines sensibles et rurales] joue un rôle central dans ce phénomène de "fuite" », en déduit le cercle de réflexion.
Recruter en zones rurale et urbaine sensible.
Pour « diversifier l’origine sociale et géographique des médecins », l’Institut propose d’instaurer des « procédés de recrutement ciblés pour les études médicales par le biais de conventions avec des lycées en zone rurale ou en zone urbaine sensible », sur le modèle de discrimination positive pratiqué à Sciences Po au début des années 2000. Ce « processus de repérage, de suivi et de soutien » s’accompagnerait d’une majoration des bourses pour les élèves choisis.
Le think tank souhaite surtout supprimer le numerus clausus, « principal obstacle à l’égalité d’accès aux soins ». Cet outil (contourné par d’autres voies d’accès) serait « incapable de réguler le nombre de professionnels » de santé, juge l’Institut Montaigne. Il serait aussi inefficace pour résoudre le problème de leur inégale répartition sur le territoire. Dans les dix prochaines années, « le temps médical disponible devrait baisser de 20 % du fait du vieillissement des médecins, de la multiplication des tâches administratives, de la féminisation de la profession et de l’évolution des modes de vie des professionnels ». Dès lors, le numerus clausus sera un mécanisme « incompatible avec l’évolution d’une profession d’autant plus intéressante qu’elle recèle un véritable gisement d’emplois hautement qualifiés ».
À l’université enfin, l’Institut Montaigne veut « conditionner » la validation du deuxième cycle des études médicales à la réalisation d’un stage en médecine générale et plaide pour la création de « modules consacrés à la gestion et au montage de projets ».
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