DE NOTRE CORRESPONDANT
LES MAISONS de santé pluriprofessionnelles (MSP) sont « une opportunité de renouveau pour l’exercice de la médecine libérale » en Languedoc-Roussillon où la densité médicale varie selon que l’on se trouve en zone littorale ou montagneuse. « Nous commençons à avoir des problèmes de répartition de professionnels avec, à certains endroits, des risques de désertification », constate le Dr Jean-Paul Ortiz, président de l’URPS. « L’exercice solitaire, nos jeunes confrères n’en veulent plus », affirme le Dr Pierre Merle. « C’est bien parce qu’il y avait ce projet de maison de santé à Langogne (Lozère) que deux jeunes médecins se sont installées ici », dans le moins peuplé des départements français, poursuit le promoteur du projet.
25 projets de MSP.
Dans ce contexte, l’URPS encourage le regroupement de professionnels de santé au sein des MSP. Avec sept établissements ouverts et 25 en projet, le Languedoc-Roussillon affiche un retard considérable sur ses voisins de PACA et Rhône-Alpes. Dans son guide tiré à 400 exemplaires et téléchargeable gratuitement sur son site Internet (www.urpsml-lr.org), elle compile conseils et témoignages de médecins généralistes, mais aussi calendrier des démarches, possibilités de financement, et surtout… bonnes pratiques.
« D’une manière générale quand la volonté politique précède la demande des médecins et des autres professions de santé, ca ne fonctionne pas », résume le Dr Jean-Paul Ortiz. Malgré des crédits nationaux (100 000 euros) mis à la disposition de la mairie du Vigan (Gard) par le gouvernement Fillon en 2008, la maison de santé n’a toujours pas vu le jour. Les médecins n’étaient pas à l’origine de la MSP.
Subventions aléatoires.
Reste que les praticiens ont besoin de l’aide des collectivités (don du terrain, loyer modéré...) pour mener à bien leur projet. « Il est important que les médecins et personnels soignants pilotent le projet une fois validé par la collectivité. Pour notre part, nous avons désigné un référent pour être l’interface avec l’architecte », renchérit le Dr Christian Vedrenne, médecin généraliste à la maison de santé de Saint-Paul-de-Fenouillet, commune des Pyrénées-Orientales où le nombre de médecins est passé de trois à zéro en 2006. « Devant le risque de désertification, nous avons reçu le soutien immédiat des collectivités, la communauté de communes se portant maître d’ouvrage et louant désormais les locaux à 18 professionnels de santé », poursuit Christian Vedrenne. Le médecin narre quelques vicissitudes auxquelles certaines maisons de santé ont dû faire face : « Attention à ne pas trop miser sur les subventions quand on se présente chez son banquier. L’ARS accordait jusqu’il y a peu 100 000 euros d’aides mais elle a subitement fait passer cette subvention à 50 000 euros ». Deux projets de maisons de santé ont failli ne pas voir le jour. À Tuchan, dans l’Aude, la maison de santé aurait pu ne pas être opérationnelle. En dernière minute, les médecins se sont rendu compte que les locaux qu’ils avaient imaginés ne comportaient pas… de salle d’attente !
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