Catherine Troendle, sénatrice du Haut-Rhin, a écrit à la ministre de la Santé, le Pr Agnès Buzyn, sur la pénurie d’ophtalmologues dans la région Grand Est. Elle avait déjà alerté sur ce point au mois de mars dernier, sans obtenir de réponse.
Dans l’Est, la densité n’est que de 6,4 médecins ophtalmologistes pour 100 000 personnes (et de 6,8 dans le département du Haut-Rhin) contre 7,5 au niveau national.
Ce manque de professionnels se traduit par un temps d’attente de plus en plus important, avant consultation, selon l'élue. Ainsi, alors que le temps moyen d’attente d’un rendez-vous auprès d’un ophtalmologue haut-rhinois, était de 85 jours en 2016 – soit 8 jours de plus qu’en 2013 –, « il faut désormais patienter en moyenne plus de 100 jours pour obtenir un rendez-vous et même 110 jours dans le sud du département, à Mulhouse et son agglomération ».
Pour Catherine Troendle, ces délais d’attente sont bien trop longs. Pour y remédier, elle a avancé une solution : l’application de l’accord-cadre de coopération sanitaire transfrontalière franco-suisse, signé le 27 septembre dernier mais pas encore mis en place.
Attente d'une ratification
Ainsi, l’Augenklinik, la clinique ophtalmologique de Bâle, pourrait former des médecins qui s’implanteraient dans les départements limitrophes, en secteur II conventionné à honoraires libres. Les spécialistes suisses qui établiraient leur cabinet principal en Alsace garderaient la possibilité d’opérer leurs patients à l’Augenklinik.
Grâce à la mise en place de cet accord, « la question de la prise en charge des frais d’opération et/ou d’hospitalisation serait résolue », précise la sénatrice, la demande d’autorisation étant délivrée automatiquement par l’institution de Sécurité sociale compétente.
Catherine Troendle a donc, de nouveau, demandé à la ministre « dans quel délai sera ratifié l’accord-cadre de coopération sanitaire franco-suisse permettant ainsi aux agences régionales de santé concernées de disposer d’une base juridique appropriée pour conclure des conventions locales de coopération » et ainsi garantir, aux populations des territoires frontaliers, un meilleur accès à des soins de qualité.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique