« Dès l’arrivée à Auschwitz, un médecin effectuait une première sélection, pour envoyer directement à la chambre à gaz les plus mal en point après le voyage, raconte Henri Borlant. Tous les jours, il y avait la visite d’un médecin dans la baraque. Il nous faisait nous déshabiller. Nous, on bombait le torse, on essayait de montrer son avantage pour rester en vie. Il nous regardait de face et de dos, et pour ceux qui étaient trop maigres, qui n’avaient plus de fesses, qui avaient l’air malades, le risque était grand d’être envoyé à la chambre à gaz. Je dissimulais comme je pouvais une mauvaise plaie occasionnée par un coup de botte sur la jambe, qui s’était transformée en abcès suppurant. Je relevais la tête sans toutefois regarder le médecin. Il ne fallait surtout pas l’indisposer. »
« Au bloc 29, il n’y avait que des jeunes et parmi eux des jumeaux que le Dr Mengele venait sélectionner pour ses expériences. Ils disparaissaient du jour au lendemain. »
Comment des médecins ont-ils pu se dévoyer ainsi ? « C’était des nazis, répond Henri Borlant. Leur adhésion au national-socialisme n’est pas en soi plus étonnante que celle des intellectuels, des artistes et de tout un peuple, parmi les plus cultivés au monde, et qui a basculé dans la barbarie. »
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