Mélenchon veut recruter 10 000 médecins fonctionnaires contre les déserts

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Publié le 06/03/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Les conseillers de Jean-Luc Mélenchon ont dévoilé l'ordonnance de leur champion contre la désertification médicale, lors d'un récent colloque sur les soins primaires à l'initiative de MG France, et dans la presse.

Mesure phare : le candidat de « la France insoumise » propose de créer pendant la durée du quinquennat un corps de 10 000 généralistes fonctionnaires afin de pallier l'insuffisance de médecins dans certaines zones. Rémunérés 1 700 euros par mois pendant toute la durée de leurs études, ces jeunes praticiens seraient obligés, une fois diplômés, de s'installer dans un territoire sous dense et s'engageraient à y exercer pendant une durée de dix ans.

Au-delà de ce délai, le praticien pourrait démissionner et changer d'exercice. « Les jeunes générations de médecins ne veulent plus, dans leur très grande majorité, de l'exercice libéral individuel, décrypte l'économiste Frédéric Pierru, sociologue au CNRS et porte-parole santé de Jean-Luc Mélenchon, dans un entretien à What's up doc. Féminisation, aspiration croissante à une vie plus équilibrée, souci de ne plus exercer seul : tout ça concourt à la fin de l'exercice libéral. » 

Le dispositif de médecin fonctionnaire serait un peu plus intéressant financièrement que l'actuel contrat d'engagement de service public (CESP), qui permet à un étudiant de bénéficier d'une bourse mensuelle de 1 200 euros pendant ses études en contrepartie de son engagement à exercer dans une zone sous dotée pendant un nombre d’années égal à celui durant lequel il a perçu l’allocation.

4 000 centres de santé

Le candidat d'extrême gauche envisage de doper l'exercice salarié en créant par moins de 4 000 nouveaux centres de santé pluridisciplinaires publics, sous forme de sociétés coopératives, ou privés à but non lucratif, où exerceraient notamment ces médecins fonctionnaires en secteur I, pratiquant le tiers payant.

Lors d'un déplacement au Mans en janvier, Jean-Luc Mélenchon avait déjà annoncé son intention de créer « un service public de proximité », et son ambition de voir la Sécurité sociale rembourser 100 % des soins prescrits (y compris en optique, dentaire et audioprothèse), les dépassements d'honoraires étant supprimés.

Dans une vidéo en ligne présentant le programme de Mélenchon (lire à partir de 2h48), Noam Ambrourousi, haut fonctionnaire aux ministères sociaux, estime à deux milliards d'euros le financement des 4 000 centres de santé et à environ un milliard d'euros le recrutement des 10 000 généralistes fonctionnaires sur cinq ans.


Source : lequotidiendumedecin.fr