VOLONTIERS ETIQUETTÉE « pro-hôpital » par les libéraux, Marisol Touraine s’est employé à rassurer la médecine libérale en clôture de la 18e université d’été de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) à Cannes.
Pour son examen de passage devant 150 cadres confédérés, la ministre de la Santé a répondu, point par point au Dr Michel Chassang, président de la CSMF, qui avait largement relayé l’inquiétude des praticiens libéraux. Sur la place de la médecine de ville dans le système de santé, sur l’importance de la vie conventionnelle, ou encore sur les parcours de soins qu’elle souhaite réaménager pour certaines pathologies, Marisol Touraine a montré quelques signes d’ouverture aux libéraux. « J’ai cru comprendre que certains trouvaient mes interventions trop "hospitalo-centrées" ces dernières semaines. C’est une erreur d’interprétation », a-t-elle assuré. « Je veux vous assurer que les valeurs que vous portez sont aussi les miennes, a poursuivi la ministre : la liberté de choix de son médecin par le malade, à laquelle répond la liberté de choix par le médecin de son mode d’exercice ». « La médecine libérale - médecine générale et spécialisée, doit être le pivot de la nouvelle organisation que je veux mettre en place », a-t-elle poursuivi. Après plusieurs déplacements et discours pour défendre le pacte de confiance à l’hôpital, Marisol Touraine a affirmé que « l’hôpital public ne devait pas être la porte d’entrée dans notre système de soins ».
Quelques applaudissements.
Au Dr Chassang qui réclamait un « pacte de confiance » avec les médecins libéraux, la ministre a concédé que « rien de durable ne se construit dans la défiance ». Parmi les premiers signaux envoyés aux libéraux, la ministre a annoncé une « évolution équilibrée » des enveloppes budgétaires réservées à la médecine de ville et à l’hôpital dans le cadre de l’ONDAM 2013.
En balayant la proposition de la Cour des comptes de supprimer la prise en charge par l’assurance-maladie des cotisations sociales des praticiens conventionnés, en se disant prête à revenir sur certaines dispositions controversées telles que l’obligation de mention manuscrite du "non substituable" sur les ordonnances ou en donnant de nouvelles perspectives au développement professionnel continu (DPC), Marisol Touraine a même eu droit aux applaudissements de l’assistance.
Pour autant, la ministre de la Santé a rappelé l’exigence du gouvernement envers la profession. Elle souhaite un accord conventionnel pour en finir avec les dépassements d’honoraires abusifs et un dispositif de sanctions qui soit opérationnel, clair et lisible. Ce discours a laissé une impression mitigée aux médecins. « Nous restons un peu sur notre faim, commente Michel Chassang. Nous n’avons pas eu d’éclaircissements précis sur l’ensemble de nos demandes. Nous attendons de découvrir le contenu du PLFSS et les mesures concrètes. »
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