« Ca balance pas mal sur les réseaux sociaux car nous avons la crainte de voir Marisol Touraine revenir aux affaires », explique le Dr Patrick Jacquet, ORL à Tours (SML), qui s'est insurgé sur Twitter de la possible nomination de l'ex-ministre de la Santé à la présidence de l'Assemblée nationale, si elle venait à être élue. 

 

Une campagne de l'UFML sur le terrain 

L'Union française pour une médecine libre (UFML) s'est particulièrement mobilisée pour faire campagne contre Marisol Touraine sur le terrain. Le syndicat a tenu un stand sur une place de Loches, le samedi 3 juin, pour dire tout le mal qu'il pense de la candidate. Quatre médecins et quatre dentistes se sont relayés pour distribuer des tracts et échanger avec la population. 

 

« Nous sommes mobilisés contre Marisol Touraine depuis plusieurs années et nous avons décidé d'agir lorsque nous avons appris qu'elle envisageait de postuler à la commission des affaires sociales de l'Assemblée et pourrait même, selon certains, accéder au perchoir, explique le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML. Elle a fait assez de mal à la médecine, la meilleure façon qu'elle n'ait pas ces postes serait qu'elle ne soit pas élue. »

Le syndicat a même diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux pour expliquer sa démarche.

L'initiative n'est pas isolée. Un généraliste parisien, originaire d'Indre-et-Loire (à Montrésor et qui vote dans la circonscription de Marisol Touraine), a également décidé de savonner la planche de l'ex-ministre. Le médecin a participé à l'élaboration de tracts « sur la malfaisance faite aux professionnels de santé » dans plusieurs villages où elle est arrivée en tête et où l'abstention a été forte (Ligueil, Joué-les-Tours, Saint-Pierre des Corps). « Marisol Touraine a réussi à fédérer l'ensemble des syndicats de médecins, c'est une performance, analyse le Dr Philippe Chambaud. Je n'ai pas envie qu'elle passe et nous représente. » 

En Indre-et-Loire, six des 61 membres du comité local de La République en marche, ont déclaré leur soutien à la candidate UDI Sophie Auconie, adversaire de Marisol Touraine pour le second tour des législatives.

Un généraliste pour défendre l'ex-ministre

Un autre médecin en revanche, le Dr Philippe Chalumeau, référent départemental de LREM et candidat dans la 1re circonscription, a pris la défense de l'ex-ministre de la Santé : « La candidate de la majorité présidentielle dans la 3e circonscription reste Marisol Touraine », a-t-il assuré à l'AFP. « Le choix a été fait de ne pas présenter de candidat face à Marisol Touraine car nous savons avoir besoin de gens d'expérience », a-t-il ajouté, assurant qu'Emmanuel Macron avait adressé un message de félicitations à l'ex-ministre socialiste pour sa qualification dimanche 11 juin.

À l'issue du premier tour, Marisol Touraine est arrivée en tête avec 28,54 % des voix, devant Sophie Auconie avec 20 %. Mais l'issue du second tour dimanche demeure incertaine et dépendra de la participation et des reports de voix.