Lors d'une rencontre avec les équipes d'Agnès Buzyn au ministère de la Santé, ce mardi, la centrale Action praticiens hôpital* a détaillé les « devoirs de rentrée » qui attendent le gouvernement sur le front hospitalier.
Ouvert par le précédent gouvernement, le chantier du temps de travail à l'hôpital souffre de carences que l'organisation syndicale veut combler afin de garantir aux praticiens hospitaliers « une reconnaissance effective de leur travail ». Pour ce faire, le syndicat souhaite décompter le temps de travail en heure et par dérogation en demi-journées (soit l'inverse de la règle en cours sur la permanence des soins), « conférant ainsi une liberté de choix pour les praticiens concernés ». Comme les quatre autres intersyndicales, Action praticiens hôpital exhorte aussi la nouvelle ministre de la Santé à comptabiliser le temps de travail sur 24 heures à hauteur de cinq plages horaires au lieu de quatre.
Autre dossier en jachère : la pénurie médicale et les conditions de travail des praticiens à l'hôpital. « Les faits sont clairs : l'attractivité n'est pas là ! », jette APH. La centrale réclame la création d'un comité de suivi national du plan attractivité « et de ses insuffisances ».
Compenser l'augmentation de la CSG ?
Plus largement, les hospitaliers veulent être associés aux concertations sur la réforme du financement des établissements de santé – attendue à l'automne dans le prochain budget de la Sécurité sociale – ainsi qu'à une éventuelle remise à plat de la fonction publique hospitalière et du statut des établissements évoquée pendant la campagne d'Emmanuel Macron.
Localement, le syndicat a rappelé que les praticiens hospitaliers ne sont pas toujours associés à la mise en œuvre des projets médicaux partagés des groupements hospitaliers de territoire, « qui reflètent bien souvent les préoccupations des ARS et des seuls établissements supports ».
Au chapitre de la représentativité syndicale enfin, Action praticiens hôpital souhaite notamment que la nouvelle locataire de Ségur s'investisse dans la création du Conseil supérieur des personnels médicaux hospitaliers, prévu dans la loi de santé mais restée lettre morte faute de décret d'application.
À l’issue de cette rencontre, la centrale syndicale a pris acte du calendrier des rencontres trimestrielles acté avec le cabinet de la ministre et la direction générale de l'offre de soins (DGOS). L'impact de l'augmentation de la CSG au 1er janvier 2018 sur le pouvoir d'achat des praticiens hospitaliers – qui travaillent dans la fonction publique sans être fonctionnaires – s'est ajouté au programme.
* Qui réunit Avenir hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux
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