La ministre de la Santé annonce une « protection maternité » pour les femmes médecins « qui ne pratiquent pas de dépassement d’honoraires, ou bien qui se sont engagées à les limiter via un contrat d’accès aux soins », afin de « renforcer l'attractivité de l'exercice libéral », dans un entretien aux « Échos » ce jeudi 11 février, jour de la grande conférence de santé, qui réunit à Paris près de 400 acteurs du système de soins au Conseil économique, social et environnemental (Cese).
« Nous allons assurer une protection maternité aux femmes médecins, qui représentera plus de 3 000 euros par mois pendant trois mois (en plus de l’actuelle allocation forfaitaire de 2 200 euros mensuels) », déclare Marisol Touraine. La mesure concernera « environ 15 000 femmes en âge de procréer », précise-t-elle.
« Il faut renforcer l’attractivité de l’exercice libéral, et pas seulement dans les territoires isolés », souligne Mme Touraine.
Un combat syndical de longue haleine
Contactée ce jeudi par « le Quotidien », le Dr Nicole Bez, chargée de mission protection sociale à MG France, salue « une grande avancée ». « Nous nous battons depuis plusieurs années pour que les femmes médecins disposent de la même protection sociale que les femmes salariées, a-t-elle déclaré. C'est le combat de ma vie. »
Plusieurs améliorations avaient déjà été apportées ces dernières années. Ce fut le cas dans le cadre des contrats de praticiens territoriaux de médecine générale (PTMG). En échange d'une installation dans un territoire fragile pendant deux ans, un complément de rémunération maximal de 3 105 euros brut par mois est versé aux femmes médecins en cas de maternité (en plus des allocations forfaitaires de 2 200 euros mensuels).
Avec les praticiens territoriaux de médecine ambulatoire (PTMA), l’avantage maternité avait été étendu à l’ensemble des médecins s’installant en zone sous-dense à compter du 1er janvier 2015, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, en secteur I ou en secteur II « à condition de modérer leurs dépassements ». Le nouveau dispositif de PTMA prévoyait d'ailleurs que l’avantage concerne aussi les pères, l’aide forfaitaire étant proratisée à la durée légale des 11 jours du congé paternité (soit 1 138 euros au lieu de 3 105 euros au titre d’un mois de congé maternité).
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