Parcours de soins, coopérations

Touraine salue la bonne conduite limousine

Publié le 07/07/2014
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Crédit photo : DR

C’est un jeudi au vert, loin des turbulences parisiennes. Première étape à Saint-Yrieix-la-Perche, aux confins de la Haute-Vienne, de la Dordogne et de la Corrèze. Marisol Touraine a visité un centre mutualiste prenant en charge l’obésité, ainsi que le nouvel EHPAD. Cap ensuite sur Tulle pour inaugurer l’IRM fixe à l’hôpital.

L’organisation des soins dans ces territoires ruraux illustre la dynamique de parcours que la ministre souhaite généraliser avec sa loi de santé. Le centre sur l’obésité, signataire de multiples conventions, a une approche pluridisciplinaire et globale du surpoids extrême. Des praticiens hospitaliers viennent y consulter, les médecins traitants sont associés au suivi pluriannuel.

L’EHPAD va accueillir une antenne du service HAD (hospitalisation à domicile) du CHU de Limoges. Quant à l’hôpital de Tulle, il collabore aussi avec le CHU limougeaud pour la prise en charge des AVC. L’IRM fixe permettra la transmission numérisée d’images au CHU, qui autorisera la thrombolyse sur place avant le transfert. À la clé, un gain de trente minutes.

La lettre de liaison à la sortie d’hôpital bienvenue

Marisol Touraine a salué ces partenariats comme la voie d’avenir. Elle a tenu à rassurer les petits établissements isolés : « Il ne peut y avoir de parcours de soins sans hôpitaux de proximité renforcés. Si on veut qu’il y ait des professionnels libéraux dans nos campagnes, il faut que l’État donne à ces hôpitaux les moyens de fonctionner ». Une manière, peut-être, de désamorcer les critiques vis-à-vis des deux millions d’euros débloqués pour l’IRM de Tulle, fief de François Hollande.

La future loi de santé veut renforcer la mutualisation de certaines activités (systèmes d’information, achats...) et les rapprochements d’hôpitaux via les GHT, les groupements hospitaliers de territoire, qui seront rendus obligatoires. Une question se pose : la Corrèze doit-elle maintenir trois hôpitaux, à Ussel, Tulle et Brive-la-Gaillarde ? Sujet hautement politique. L’agence régionale de santé (ARS) envisagerait des regroupements d’équipes, à tout le moins. Mais les résistances locales sont puissantes, et l’heure d’un redéploiement des professionnels ne semble pas avoir sonné.

En pleine concertation sur la loi de santé, ce déplacement a permis à Marisol Touraine de se frotter aux réactions du terrain. Le Dr Christian Lafleur, président de l’URPS « médecins » du Limousin [union régionale des professionnels de santé], se réjouit de la mise en place d’une lettre de liaison pour chaque patient à la sortie de l’hôpital. Pour autant, il ne trouve pas dans la loi matière à endiguer « la désaffection des jeunes pour la médecine libérale de premier recours ».

Le directeur général du CHU de Limoges, Hamid Siahmed, fait une lecture prudente du texte. Il approuve le plafonnement des revenus des médecins intérimaires, mais il s’attend malgré tout à plusieurs années difficiles pour recruter des anesthésistes-réanimateurs.

Quid de la possible interdiction des dépassements d’honoraires au sein des établissements participant au service public hospitalier rénové - qui a déclenché l’ire du monde libéral ? La ministre précise ses intentions : « Il peut y avoir une activité libérale à l’hôpital, qui doit se dérouler dans des conditions de respect et de maîtrise. Le service public hospitalier est là pour garantir l’accès aux soins pour tous ».

De notre envoyée spéciale Delphine Chardon

Source : Le Quotidien du Médecin: 9341