« On sait où tu habites » : le Dr Jérôme Marty, victime de menaces répétées, contraint de prendre un garde du corps

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Publié le 20/09/2021

Crédit photo : S. Toubon

Cible de nombreuses attaques, insultes et même menaces de mort, le Dr Jérôme Marty a décidé, il y a trois semaines, de s'attacher les services d'un garde du corps pour assurer sa protection lors de ses déplacements. Publiée le 22 août, c’est une tribune anonyme de « France Soir », faisant référence à la « Veuve », l'un des surnoms de la guillotine, et contenant des menaces de mort à peine voilées visant des médecins – dont le Dr Marty – qui a convaincu ce dernier de franchir le pas. Son « bodygard » a même témoigné dans « le Parisien ». 

Le généraliste de Fronton avait déjà subi injures et menaces, lors de manifestations anti-masques, aboutissant à plusieurs gardes à vue. Mais dans la foulée de l'article anonyme de « France Soir », les invectives subies par le médecin sur les réseaux sociaux sont devenues plus inquiétantes, tandis que les menaces directes se sont multipliées, explique ce lundi le Dr Marty au « Quotidien ». Des messages du type « on sait où tu habites, on va venir te chercher », ou« on va te mettre une balle dans la tête » ou encore « on va te pendre ».

Comme d'autres confrères ciblés, célèbres ou anonymes, le Dr Marty craint un passage à l'acte. « Dans les centres de vaccination, un médecin ou un infirmier pas médiatisé pourrait se retrouver face à la mauvaise personne au mauvais moment. Quand des personnes fragiles entendent ce genre de menaces, ils peuvent passer à l’acte. »

Traduction en justice

Le Dr Marty souhaite que « les politiques aillent au-delà des paroles, pour que des décisions soient prises ». À cet égard, il ne comprend pas que l’article 40 du code de procédure pénale n'ait pas été utilisé. Cet article impose l'obligation, « pour toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire, dans l'exercice de leurs fonctions », de signaler des crimes ou délits dont il a connaissance.

Le généraliste réclame surtout une riposte ferme des autorités face aux figures médiatiques* qui sont derrière les menaces et les discours antivax.« Il faut que des personnes comme Martine Wonner, Louis Fouché, Astrid Stuckelberger ou Silvano Trotta, mais aussi "France Soir" répondent de leurs actes et soient traduits en justice. Il faut aussi mettre davantage de moyens pour protéger les soignants des centres de vaccination. »

* Figures de la complosphère, de l’activisme anti-vaccination ou pro-hydroxychloroquine


Source : lequotidiendumedecin.fr