Béchir Chebbah, président de l'UNASA : « 2020 sera plus difficile »

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Publié le 09/09/2020
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Le président de l'UNASA analyse le cru 2019 inégal et alerte la profession sur les difficultés de l'exercice 2020. Entretien.

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LE QUOTIDIEN : Comment qualifiez-vous ce cru 2019 ?

BÉCHIR CHEBBAH : C'est un peu mieux que l'inflation, avec surtout de bons résultats pour les médecins généralistes (+ 3,7 %), grâce à certaines évolutions de rémunération qui ont eu un impact sur les recettes, à activité équivalente. C'est aussi favorable pour les médecins remplaçants dont les recettes bondissent de 6,7 %, preuve d'une demande forte. Pour les autres spécialistes en revanche, les résultats sont beaucoup plus contrastés, voire décevants.

Ceci dit, par rapport aux autres professions libérales, le secteur médical reste stable voire tire son épingle du jeu grâce à la prise en charge des honoraires par l'assurance-maladie. Comparativement, les professions juridiques ou les architectes sont en tassement.

Que faut-il attendre pour 2020 ?

Il y a eu une forte contraction de l'activité, avec la fermeture massive des cabinets libéraux et le report des activités chirurgicales. Nous nous attendons à une année 2020 plus difficile, mais cela dépendra de l'épidémie sur le dernier trimestre. En même temps, il y a eu une reprise de l'activité depuis fin juin, des mesures gouvernementales de compensation, des réductions de charges et de cotisations sociales. Mais ces mesures ne compensent pas toute la perte de chiffre d'affaires ni ne rattraperont les consultations perdues.

Dans ce contexte délicat, alors que l'URSSAF a décidé début septembre de diviser par deux la base de calcul des cotisations, j'attire l'attention des libéraux sur le fait d'anticiper leur résultat. Il est toujours intéressant d'économiser sur le moment mais cela va augmenter mécaniquement le bénéfice fiscal ! Or, en 2021 il y aura une régularisation importante de cotisations et davantage d'impôts à payer, ce qui pourrait poser des problèmes de trésorerie aux médecins.

Propos recueillis par Marie Foult

Source : Le Quotidien du médecin