Le Dr Chassang, président de la CSMF se réjouit du rejet par l’Assemblée de la PPL Vigier qui prévoyait des contraintes à l’installation. Il note cependant que les débats parlementaires ont montré que « l’idée de la coercition avance dans les esprits ». Aux pourfendeurs de la liberté d’installation, il rappelle que la dernière convention médicale instituait deux nouvelles options pour les médecins exerçant en zones sous-dotées.
L’option démographie, tout d’abord. Elle s’adresse aux médecins exerçant en maison ou pôle de santé et leur propose des aides à l’investissement, ainsi qu’un bonus de 10 % sur les actes. Quant à l’option santé solidarité, elle propose aux médecins allant prêter main-forte au moins 25 jours par an dans les zones sous-dotées, un bonus de 10 % sur leurs actes, des indemnités de déplacement, et la possibilité de se faire remplacer dans leur cabinet pendant qu’ils exercent ailleurs. « Plus d’un an après, ces deux options ne sont toujours pas appliquées », tonne le Dr Chassang. Il accuse les ARS, chargées de la cartographie des zones sous-dotées, « d’intolérables incohérences : non seulement elles ont pris un temps infini pour faire ce travail, mais beaucoup n’ont pas opté pour la même méthode de travail, ce qui aboutit à des iniquités très profondes entre les régions ». Pour le patron de la CSMF, les partisans de la coercition ont beau jeu de dénoncer l’inefficacité de mesures incitatives qui ne sont toujours pas mises en place.
Un avenant satisfaisant
Le Dr Michel Chassang (dont le syndicat a signé avec le SML et MG France l’avenant 8 encadrant les dépassements d’honoraires), a pris par ailleurs sans surprise la défense du dispositif adopté. Il juge que ce texte « protège le secteur II d’une loi que les parlementaires auraient voté sans état d’âme », et qu’il ouvre la voie à « une première étape significative de revalorisation du secteur I » (avec une enveloppe de 470 millions d’euros sur trois ans). Le nouveau contrat d’accès aux soins, adapté dans le cadre de cet avenant, constitue à ses yeux « une avancée considérable ».
Michel Chassang a accusé Le BLOC (syndicat de spécialités chirurgicales) de « désinformation » sur le sujet, et s’en est pris aux « 200 médecins actifs sur la toile, présents dans tous les forums de discussion, qui ne représentent pas le corps médical dans son ensemble ».
Enfin, Michel Chassang a pris ses distances avec le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale), jugeant que les efforts demandés à la ville et à l’hôpital sont inéquitables (1,76 milliard d’euros pour la ville contre 657 millions à l’hôpital). « Les efforts demandés une nouvelle fois à la médecine de ville constituent une ponction inacceptable », conclut le patron de la CSMF.
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