L’appel du Syndicat des médecins libéraux (SML) à dénoncer la convention médicale signée en juillet 2011 avec l’assurance-maladie est pour l’instant resté lettre morte auprès de la CSMF, de MG France et de la FMF, les trois autres organisations signataires.
Le SML avait jugé vendredi dernier, lors de son congrès national à Marseille, que dénoncer la convention était désormais le seul moyen de faire barrage au projet de loi de santé porté par Marisol Touraine, qu’il rejette avec vigueur.
Résistance
À un an des élections professionnelles, ce choix s’inscrit dans un contexte syndical qui n’a rien d’anodin.
Le durcissement du SML confirme le scepticisme croissant de son président, le Dr Roger Rua, à l’encontre d’une convention médicale signée par son prédécesseur et qu’il n’a eu de cesse de critiquer depuis son arrivée aux affaires. En « résistance » contre l’avenant 8, dispositif d’encadrement des dépassements d’honoraires qui signe selon lui « l’étranglement progressif » du secteur II, le Dr Rua avait été tenté, dès sa prise de fonction, par les sirènes de la dénonciation, avant de se raviser et d’opter pour une stratégie plus feutrée. Mais la campagne électorale semble désormais avoir commencé.
Les autres
« Étonné » de la position radicale du SML, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, estime qu’il faut « faire les choses dans l’ordre ». « La convention nous protège collectivement, argumente le président de la CSMF. Une fois dénoncée, on tomberait sous le coup du règlement arbitral décidé par le ministère de la Santé. Nous ne souhaitons pas cela. La CSMF réfléchira à dénoncer la convention si la loi de santé modifie les règles du jeu, mais pas avant. »
Le Dr Claude Leicher souligne que MG France n’a « jamais envisagé de dénoncer la convention ». « Le faire, ce serait perdre la réforme du régime de retraite assurance supplémentaire vieillesse (ASV) des médecins généralistes de secteur I », commente le président du syndicat de généralistes.
Caustique, le Dr Jean-Paul Hamon se dit « bien content » de l’appel du SML qui « a signé tout ce qu’il fallait quand on le lui a demandé ». Si le président de la FMF reconnaît « avoir atteint la limite de l’exercice libéral » avec cette convention, et ne rejette pas l’idée de « repartir sur de nouvelles bases », il n’est « pas dupe des accents guerriers adoptés par le SML dès que se profile une élection ».
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