Réuni ce week-end en assemblée générale, le Syndicat des médecins libéraux (SML) a fait brutalement volte-face. Les cadres du syndicat ont voté par deux tiers des voix contre l’avenant 8, qui encadre les dépassements d’honoraires. Le syndicat avait pourtant signé ce texte le 25 octobre avec la CSMF, MG France, l’assurance-maladie et les complémentaires.
« Nous entrons en résistance totale contre l’avenant 8, dont l’application ne correspond plus du tout à l’esprit défendu lors de sa signature », argumente le Dr Roger Rua. Le nouveau président du SML estime que le taux de 150 % (du tarif opposable) figurant dans le préambule de l’avenant est désormais utilisé comme un « mur de sanctions » par l’assurance-maladie envers les médecins.
En s’opposant à l’application de l’avenant 8, le Dr Rua prend très clairement ses distances avec la politique orchestrée par son prédécesseur, le Dr Christian Jeambrun, signataire du texte.
Cellule de défense juridique
Perspective trop radicale, le SML n’entend pas dénoncer la convention médicale. Le syndicat préfère mettre à la disposition des médecins une série d’outils visant à combattre « l’étranglement progressif » du secteur II amorcé par l’avenant 8.
Une « cellule de défense juridique et pratique » va recueillir les doléances des praticiens. « Les médecins qui reçoivent des lettres d’avertissement ou de menace des caisses pourront nous en adresser une copie, et nous y apporterons la réponse la plus adaptée pour optimiser leur droit à se défendre », détaille le Dr Rua.
Le SML ne prendra pas fait et cause pour les médecins « en dehors des clous – dont la moitié hospitaliers – qui pratiquent des compléments d’honoraires abusifs pouvant aller jusqu’à 1 000 % du tarif Sécu » mais défendra « tous les autres ».
Mieux « passer à l’étranger »
Provocation ou véritable arme anti-avenant 8 ? Afin de « faciliter la tâche » aux jeunes médecins et aux « confrères qui ne supportent plus la stigmatisation » engendrée par les débats sur les dépassements d’honoraires, le syndicat veut aussi créer un service d’aide et d’informations pour mieux « passer à l’étranger ». « Nous allons nous mettre en contact avec des agences de chasseurs de têtes qui proposent des conditions d’exercice intéressantes à tous ces jeunes médecins dynamiques, porteurs d’avenir mais qui, au vu du contexte, préfèrent quitter la France », explique le Dr Rua.
Enfin, le SML entend « informer les confrères qui souhaitent exercer en secteur III » en consacrant une rubrique de son site Internet aux modalités pratiques de déconventionnement.
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