LE QUOTIDIEN : Combien y a-t-il de maisons de santé aujourd'hui ?
Dr PIERRE DE HAAS : L’Observatoire de la DGOS comptabilise plus de 750 maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et environ 400 projets. D’ici à la fin de l’année, nous allons franchir le cap des 1 000 MSP. Plus de 10 % de professionnels de santé travaillent déjà dans une maison ou un pôle de santé.
L’idée d'un forfait structure est plébiscitée par les syndicats de médecins libéraux. Attendez-vous sa création dans la future convention ?
Je suis personnellement réticent à la création d'un forfait structure. Si l'on va dans cette direction, on peut très bien imaginer la création d'un forfait secrétariat, un forfait voitures, un forfait ménage, etc.. C'est à mon sens dangereux car le payeur pourrait mettre en place un cahier des charges contraignant en face de chaque forfait.
Nous pensons qu’il vaut mieux revaloriser les honoraires. Beaucoup de gens pensent qu'une maison de santé coûte plus cher que la somme des cabinets isolés, mais c'est inexact. Cette organisation permet de mutualiser les tâches, et donc de libérer du temps de soins facturé. In fine, vous avez plus de frais mais aussi plus de chiffre d’affaires. Vous avez donc le même bénéfice pour une qualité de vie supérieure.
Qu’en pensent vos amis syndicalistes ?
Pour eux, ce discours est peu audible. Ils représentent des professionnels de santé souvent isolés. Pour eux, faire le saut vers l'exercice en maison ou en pôle de santé, représente un réel investissement. Il est évident qu’il faut de l’argent pour avancer. Mais pour nous qui travaillons déjà en MSP, nous savons bien qu'il faut surtout de la motivation et se mettre au travail.
Comment jugez-vous le règlement arbitral qui encadre la rémunération des équipes ?
Ce règlement comprend du bon et du moins bon. Parmi les points positifs, il permet à une équipe organisée et coordonnée qui répond à la plupart des items listés de bénéficier d’environ 52 000 euros annuels. Cette somme permet d’embaucher un poste de coordinateur à temps partiel (un à deux jours par semaine sont suffisants) ou de financer un système d’information.
Mais ce règlement pourrait être amélioré en augmentant notamment la somme moyenne allouée. Dans beaucoup de MSP, il serait ainsi possible de développer des programmes de santé publique, d'embaucher des infirmiers par exemple pour améliorer le suivi de la population.
Combien de MSP touchent cette rémunération ?
Environ 300 équipes ont participé aux expérimentations sur les nouveaux modes de rémunération (NMR), et on sait que 97 % d’entre elles sont restées. À quoi il faut ajouter près de 150 équipes qui ont postulé. Donc plus de la moitié des structures bénéficie ou demande à bénéficier de ces NMR. Parmi celles qui n’en bénéficient pas encore, beaucoup sont en train de monter leur dossier. La plupart des MSP ont vocation à toucher ces rémunérations.
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