La convention mis en cause

Le patron de la CNAM défend son bilan

Publié le 06/10/2014
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« Est-il possible de faire évoluer le système de soins sans prendre en compte les avis de ceux qui le font vivre ? » En posant cette question devant les représentants du Centre national des professions de santé (CNPS), qui fédère 32 organisations de libéraux de santé, Frédéric van Roekeghem avait sa réponse toute prête : « c’est la modernité que d’associer les professionnels à l’avenir du système ».

Le directeur de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) s’est fait l’avocat de la vie conventionnelle lors d’une table ronde consacrée à la « négociation dans les nouvelles articulations territoriales ». Les médecins s’inquiètent tout particulièrement du projet de loi de santé. Ils y voient le germe d’un démantèlement de la convention qui les lie à l’assurance-maladie, ainsi que la fin de la liberté d’installation, laissée à l’appréciation des agences régionales de santé.

« Rocky », la parole manifestement libérée par la perspective de son départ de l’assurance-maladie à la mi-novembre, est revenu sur le récent rapport de la Cour des comptes, très critique à l’égard de la convention : « Le procès presque politique fait au système conventionnel est poussé par ceux qui voudraient décider seuls ».

Un regret : l’absence de régulation des médecins

Le patron de la CNAM ne verse pas dans l’angélisme, et reconnaît qu’on peut reprocher à la convention « de ne pas aller assez vite ». Il met à son actif la régulation à l’installation négociée avec les infirmiers, puis avec les sages-femmes, les kinés et les orthophonistes. Il exprime cependant le regret « de ne pas l’avoir fait avec les médecins, ce qui aurait apaisé les esprits ».

Frédéric van Roekeghem tire également une certaine fierté d’avoir mis en place, dans le cadre conventionnel, la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), qui permet aux praticiens d’obtenir une prime en fonction de l’atteinte de 29 indicateurs. « On ne fait pas évoluer un système par la sanction », note-t-il à ce sujet.

« Est-ce que le politique souhaite un système dans lequel l’administration fixe les règles, conclut Frédéric van Roekeghem, ou veut-il faire participer les professionnels de santé » ? Il ne répond pas à cette question, mais il serait selon lui « déraisonnable de faire l’impasse sur la convention ».

Henri de Saint Roman

Source : Le Quotidien du Médecin: 9354