LA SALLE DE GARDE de l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière annexée pour la cause a des allures de meeting. Près de 150 médecins, radiologues, biologistes médicaux, chirurgiens, et autres professionnels de santé ont répondu à l’invitation du collectif des médecins pigeons et de l’UFML, sa branche syndicale, pour participer à l’une des nombreuses réunions départementales organisées depuis la naissance de leur mouvement, il y a six mois. Aux côtés du Dr Jérôme Marty, président de l’UFML, les Drs Jean-Paul Hamon, président de la FMF, et Philippe Cuq, président de l’Union des chirurgiens de France (UCDF) et co-président du BLOC, représentent les syndicats non signataires de l’avenant 8 encadrant les dépassements d’honoraires, une nouvelle fois au cœur des débats. L’occasion pour Philippe Cuq de marteler qu’« il faut tout arrêter et d’un seul coup » et de prôner « un mouvement très dur, le seul à pouvoir faire fléchir le gouvernement ». Ses propos remportent un vif succès auprès d’un auditoire largement rallié à la cause de ceux qui accusent les grandes centrales syndicales, au mieux de faire preuve de « paresse », au pire de « duplicité ».
Le spectre de la privatisation.
Pour y remédier, certains ont imaginé SyndicAction. Le but de ce projet est de prendre légalement le pouvoir au sein des instances dirigeantes des syndicats de médecins libéraux. Les mots employés sont durs, de même qu’à l’endroit des mutuelles et autres complémentaires santé. « Nous sommes en train de désengager la Sécurité sociale et de donner les rênes aux mutuelles », s’exclame une intervenante qui demande, sous les applaudissements, que « les comptes de ces organismes soient publiés ». Un manque de transparence dans la gestion globale de l’argent de la santé est déploré, avec le sentiment que les médecins, et par extension les patients, sont encore une fois les seuls à pâtir des nouvelles réglementations.
Les sujets de mécontentement n’ont pas manqué, qu’il s’agisse de l’avenant 8 considéré comme « un monument de mensonges, de contradictions et d’amalgames destinés à imposer un outil de sanctions qui désignent les médecins comme des délinquants potentiels » au controversé contrat d’accès aux soins, en passant par des conseils donnés aux praticiens qui auraient maille à partir avec l’assurance-maladie ou à ceux qui auraient, plus radicalement, la tentation de sortir légalement de la convention. Reste une interrogation soulevée dans la salle : « Comment rendre populaire, en temps de crise, un mouvement dont l’opinion publique risque de ne retenir qu’une seule des revendications : celle de gagner plus ? ».
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