Le SOS d’un député, la pirouette de Véran : nouvelle escarmouche autour de la régulation de l’installation des médecins

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Publié le 19/10/2021

Crédit photo : AFP

Il en a fait un combat personnel depuis 2016. Guillaume Garot a de nouveau demandé une régulation de l’installation des médecins libéraux pour lutter contre les déserts médicaux. « Quand les médecins viennent à manquer, quand les urgences viennent à craquer, c’est un SOS que nous lançons », a proclamé solennellement le député PS en interpellant le ministre de la Santé, Olivier Véran, à l’occasion d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, ce mardi 19 octobre.

Pour l'élu mayennais, la régulation de l’installation se justifie plus que jamais par « l’inégalité majeure des citoyens face à la santé ». À côté des déserts médicaux manquant cruellement de professionnels de santé, il existerait des territoires bien (trop ?) dotés où « il suffit d’un appel au hasard dans l’annuaire médical pour avoir un RDV dans les deux heures », avance le député qui souhaite restreindre les installations dans ces zones.

Ce n’est pas la première fois qu’il monte au créneau pour demander cette mesure coercitive honnie par les médecins. En 2017 déjà, il avait interpellé Agnès Buzyn sur le même sujet. Cela reviendrait à « déshabiller Paul pour habiller Jacques », avait balayé la ministre de la Santé de l’époque.

Une vieille lune !

Le député récidiviste n’a pas eu plus de succès auprès d’Olivier Véran. « La vieille lune qui consiste à dire qu’il y aurait des endroits où on serait gavé de médecins, qu’il suffirait de prendre son téléphone pour avoir n’importe qui dans les deux heures, cette réalité n’est pas celle de la France », lui a rétorqué le ministre.

Ce dernier a également eu recours à une petite pirouette pour clouer le bec de son adversaire politique. « Quel est le parlementaire qui estime ici qu’il y a trop de médecins dans sa circonscription et qu’on peut demain empêcher l’installation des médecins sur son territoire ?, a lancé Olivier Véran devant les députés. J’attends un député pour me dire : “Moi, j’estime qu’il y a trop de médecins, mettez-les dans la Mayenne parce que j’en ai trop chez moi.” » Aucune proposition dans l’hémicycle…

Une rhétorique bien connue des ministres de la Santé. Olivier Véran lui-même y avait eu recours en 2018 (voir cet article) pour répondre aux socialistes et Agnès Buzyn en 2017, déjà face à Guillaume Garot (voir cet autre article).


Source : lequotidiendumedecin.fr