Un collectif de médecins (C19) et une association de victimes du Covid ont déposé vendredi 22 janvier un référé devant le Conseil d'État afin « de rendre le masque FFP2 obligatoire dans les transports en commun et éviter un reconfinement général », indique leur avocat Me Fabrice Di Vizio (qui défend également le Pr Didier Raoult).
Le collectif C19, présidé par le Dr Emmanuel Sarrazin (premier à avoir porté plainte contre le gouvernement au sujet de la gestion de la crise), ainsi que l'association « Victimes Coronavirus France », redoutent en effet un nouveau confinement dont les conséquences risquent « d'être fatales tant sur le plan humain qu'économique ». Selon eux, le port obligatoire du masque FFP2 dans les transports en commun, « comme c'est le cas en Allemagne », permettrait de protéger la population sans subir un reconfinement. En France, le port du masque est obligatoire dans les transports publics, mais sans précision sur la capacité de filtration de ce dernier.
Pour les médecins et patients qui saisissent le conseil d'État, les mesures actuellement en place « ne sont pas suffisantes pour endiguer la propagation de la pandémie » et le gouvernement n'a pas pris toutes les précautions nécessaires. « Nous avons assisté à la fermeture de lieux culturels et gastronomiques, des stations de skis. Nous avons vu nous imposer le couvre-feu national à partir de 20 heures, puis 18 heures, et pourtant ces mesures n'ont pas cassé les chaînes de contamination », recadrent-ils.
« Demi-mesures »
« Peut-on prévenir un nouveau confinement et la nouvelle fermeture des commerces ?, questionnent les auteurs du recours. Pour ce faire, le vaccin suffira-t-il ? Même si personne ne peut le savoir, (...) nous n'aurons de toute façon pas assez de personnes vaccinées les prochaines semaines. » D’où leur volonté d'imposer le masque FFP2 dans les transports en commun, « seul geste qui peut encore permettre de casser les chaînes de contamination et (...) stratégie de lutte sur du moyen – voire long terme ».
« Pour faire face efficacement à une pandémie, des demi-mesures ne donnent pas les résultats attendus, explique Me Fabrice Di Vizio. Il est donc urgent de généraliser le masque FFP2 – dont personne ne remet en doute l'efficacité – dans les lieux de forte interaction sociale comme les transports en commun, quitte à aider les plus précaires à s'en procurer ou en distribuer à la population ». En 2020 déjà, le cabinet avait déposé deux recours devant le Conseil d'État concernant le port du masque.
En fin de semaine dernière, l'Académie de médecine a recommandé de son côté, dans les transports en commun, d'accompagner le port obligatoire du masque par « une précaution très simple : éviter de parler et de téléphoner ».
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