« Je conçois a posteriori que j’ai fait une grossière erreur. » Au troisième jour du procès des parents du petit Gabin, mort à 22 mois de sous-nutrition en 2013, le médecin de la famille, a concédé jeudi à la barre de la cour d'assises de la Creuse « une erreur d'appréciation ». Appelé en qualité de témoin, le médecin de famille devra ensuite répondre dans quelques mois devant le tribunal correctionnel de « non-assistance à personne en péril ».
Le témoignage du généraliste de 61 ans, qui a suivi le petit garçon avant sa mort consécutive à une dénutrition « extrême » le 7 juin 2013, était très attendu par la cour qui juge depuis lundi, à Guéret, les parents du nourrisson accusés de « privations de soins et d'aliments ». Les réquisitoire et verdict sont attendus ce vendredi.
Convoqué comme témoin, le médecin a assuré à l'audience n'avoir « jamais constaté un quelconque signe de danger et de péril sur cet enfant », n'avoir jamais rien vu d'« alarmant » à l'examen de l'enfant, à sept reprises, en quinze mois entre janvier 2012 et avril 2013.
« J'ai eu tort »
« Bien habillé », « d’un aspect correct » : « il n’y avait pas de signe de négligence », ni de maltraitance, a assuré à la barre le médecin en faisant valoir ses 38 ans d'exercice. « Je n’imaginais même pas l’état de son lieu de vie. Je n’avais pas l’impression visuelle d’un enfant dénutri en souffrance, j’ai eu tort. Croyez bien que je le regrette », a déclaré le médecin, alors que la présidente évoquait les actes d'usages lors d'une consultation.
« Les médecins, vous êtes les premiers à repérer la maltraitance (...) On attend d’un médecin qu’il pèse, qu’il mesure, qu’il voit si l’enfant peut marcher, s’il a une croissance et un développement normal », a rappellé à son tour l'avocat de l'association l'Enfant bleu.
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