La vaccination contre la variole du singe va être expérimentée en pharmacie à partir de demain dans trois régions françaises, a annoncé le ministère de la Santé lundi soir à l'issue d'une réunion avec les parties prenantes.
Selon l'arrêté paru au Journal officiel mardi matin, l'expérimentation se déroulera en Île-de-France, Paca et Hauts-de-France, « des régions marquées par une circulation du virus Monkeypox plus importante qu'en moyenne nationale ». Les pharmaciens des officines désignées par les ARS pourront prescrire et administrer les vaccins « dans le respect des contre-indications figurant dans le résumé des caractéristiques du produit ».
Selon le ministre de la Santé, cité par l'AFP, cinq officines devraient participer à l'expérimentation pour une durée de deux semaines. Cette expérimentation testera les « modèles d’organisation entre les officines et les hôpitaux qui reçoivent les doses » afin de décider s'il est pertinent d'étendre la campagne de vaccination à d'autres pharmacies, a précisé l'Avenue de Ségur.
Le vaccin anti-variole utilisé pour la vaccination contre la variole du singe doit être impérativement maintenu à très basse température (-80 °C) et ne peut se conserver que quinze jours une fois décongelé.
Boites de vingt doses
Les vaccins, bien que mono-dose, sont conditionnés dans des boîtes de vingt doses. « Il s'agira donc d'évaluer s'il n'y a pas de pertes de doses », précise le ministère. Il rappelle que contrairement à la campagne de vaccination contre le Covid-19, les pharmacies ne pourront cette fois viser qu'un public limité, uniquement d'adultes.
Cette cible comprend notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes rapportant des partenaires sexuels multiples, les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les travailleurs du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.
Face aux critiques d'association et d'élus de gauche sur la lenteur de la campagne de vaccination, le ministre de la Santé François Braun avait déclaré, la semaine dernière, travailler à une expérimentation avec les pharmaciens. La FSPF, la fédération des pharmaciens d'officine, a salué dans un communiqué mardi matin, cette initiative qu'elle soutient, « bien que cette expérimentation constitue un véritable défi logistique étant donné la spécificité de ce vaccin ». Les pharmaciens pourront facturer la prescription et l'administration du vaccin 9,61 euros, un montant entièrement pris en charge par l'Assurance-maladie.
Rupture de la chaîne du froid à Paris
À ce jour, 153 centres de vaccination ont été ouverts sur le territoire et 20 322 personnes ont été vaccinées en date du 4 août.
À noter qu'à Paris, une rupture de la chaîne du froid début août au sein du plus gros centre de vaccination de la capitale, nécessite de réitérer les injections effectuées ces jours-là.
« Cela n'entraîne aucun risque sanitaire pour les personnes concernées, mais une nouvelle première injection s'avère nécessaire pour être efficacement protégé contre le virus », écrit dans un message sur son site la mairie de Paris, qui a ouvert le centre de grande capacité de vaccination, Edison, dans le 13e arrondissement de Paris.
Le lieu a dû être fermé temporairement et rouvrira ses portes ce mardi. Toutes les personnes concernées, 468 au total, vaccinées du 2 au 4 août, ont été contactées pour se voir proposer un nouveau rendez-vous.
V.H. avec AFP
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