CLASSIQUE - À LA CLÉ/CD

All you need…

Publié le 21/03/2011
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Dans les années 1960, le magnifique soprano Cathy Berberian, épouse de Luciano Berio, avait enregistré les grands tubes des Beatles (« Beatles Arias », récemment réédité) réorchestrés (par Berio ?) à la façon baroque. Ceux qui ne s’en étaient pas aperçu pouvaient vérifier qu’il s’agissait de mélodies d’une pureté toute classique et bonnes pour l’immortalité. Le propos du claveciniste danois Anders Dannan avec son « All you need », qui nous arrive par import japonais, est différent. Il a réalisé avec une immense habileté deux « Suites françaises » à la manière de Couperin ou de Rameau, dont les danses ont toutes pour thème une chanson des Fab’ Fours. On pourrait citer tous ces 29 tubes et détailler l’inspiration et le style choisis. On se contentera de mentionner nos préférées : « Honey Pie », prélude où il faut bien chercher le thème, tant l’écriture en est brillante, et « When I’m sixty four » devenu un rigodon à la manière d’un ragtime. À acheter les yeux fermés !

1 CD King International (distribution Codaex).

« Cléopâtre », de Berlioz

Ce n’est pas la magnifique « Symphonie fantastique » dirigée avec brio et nostalgie par la jeune étoile de la direction Yannick Nézet-Séguin, à la tête d’un rutilant Rotterdam Philharmonic Orchestra, qui fait le prix de cette nouveauté. De bonnes « Fantastique », il y en a tant sur le marché ! Mais bien la rare scène lyrique « Cléopâtre » avec sa « Méditation » comme hallucinée chantée avec une diction française incomparable par le soprano italien Anna Caterina Antonacci.

1CDBis (distribution Codaex).

Shura Cherkassky

On se souvient de ce vieux et merveilleux pianiste que la France a acclamé sur le tard, donnant probablement un de ces derniers récitals à la Grange de Meslay. Disparu en 1995, cet Ukrainien d’Odessa exilé a parcouru le siècle et le monde avec un répertoire très vaste, un jeu admirablement propre, nuancé et spirituel et surtout un style sans effet, un panache romantique du XIXe siècle dont il était un des derniers dépositaires. Les Anglais rééditent les enregistrements stéréos réalisés à Abbey Road pour His Master’s Voice dans les années 1950. Un trésor de pièces éternelles de Bach (la « Chaconne » transcrite par Busoni), de Chopin, qui lui allait comme un gant, de Mozart, de Liszt, et des bonbons plus rares de Litolff, Lyadov, Chasins, Gershwin… Deux heures de bonheur absolu garanti !

2 CD First Hand Records (distribution Abeille).

O. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8927