JAZZ-ROCK - Commémoration

Brassens, version swing

Publié le 18/04/2011
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LE PREMIER à avoir adapté le répertoire de Georges Brassens en jazz fut le batteur Moustache (né François-Alexandre Galepides, 1929-1987). À la tête de ses Petits Français – qui comprenaient, outre Brassens lui-même et ses fidèles accompagnateurs de l’époque, Marcel Zanini (saxe/clarinette), Ikakli (trompette) et quelques solistes américains prestigieux comme Cat Anderson, Harry « Sweets » Edison, Joe Newman (trompette) et Eddie « Lockjaw » Davis (saxe-ténor) – le batteur avait gravé en 1979 plus de 20 chansons de l’autre moustachu célèbre, dans des versions plutôt vieux style et New Orleans.

En2001, à l’occasion du 20e anniversaire de la disparition du chanteur libertaire, le guitariste de swing manouche Rodolphe Raffalli avait enregistré, accompagné de deux guitares rythmiques et d’une contrebasse, 13 titres du grand poète dans un style digne du meilleur esprit Django Reinhardt du Quintette du Hot Club de France. Quelques années plus tard (2005), il récidivait sur 12 compositions. Aujourd’hui, ces deux albums font l’objet d’une réédition, « Intégrale Raffalli - À Georges Brassens » (Label La Lichère/Frémeaux & Associés), qui apportent la preuve d’une vraie connivence entre le monde de Brassens et le jazz, une musique qu’il adorait et qui était source d’inspiration.

En 2011, pour commémorer le 30e anniversaire de sa mort, un autre grand maître de la guitare swing manouche, Christian Escoudé* a décidé de lui rendre un hommage appuyé. Dans « Christian Escoudé joue Brassens - Au bois de mon cœur » (Emarcy/Universal), le guitariste, qui a invité notamment un autre phénomène du jazz manouche, son alter ego Biréli Lagrène (pour un titre), et deux très jeunes virtuoses, la violoniste Fiona Monbet et le guitariste Swan Berger, s’est lancé dans une réinterprétation particulièrement swingante de ces mélodies inventives, pleines de rythmes, devenues indémodables et immortelles. La rencontre évidente entre le monde du jazz gitan et du sulfureux lettré.

* Paris, L’Européen, 26 avril, 20 h 30.

D.P.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8945