Chez les Olmèques

Connue depuis la fin du XIXe siècle, la civilisation olmèque (1600-400 av. J.-C.) a eu une influence déterminante sur toute les sociétés mésoaméricaines, Aztèques, Mayas, notamment. Si beaucoup reste encore à découvrir sur cette société complexe dominée par l’échange et composée de multiples groupes, les 300 pièces de l'exposition, dont une majorité provient du Mexique, révèlent une grande puissance et une riche diversité artistique.

Entre montagnes et plaines marécageuses fertiles, la circulation des hommes est suivie par le biais du commerce du jade importé, associé à la prospérité de l’eau et du maïs. Trois sites principaux sont connus : San Lorenzo Tenochtitlan (État du Veracruz), première capitale, avec ses palais, ses maisons et ses sculptures exceptionnelles ; La Venta, centre urbain et cérémoniel, avec ses têtes monumentales et sa pyramide ; et, plus au nord, le pays des Huaxtèques, les premiers à se sédentariser et à entretenir des liens avec les Mayas.

Les rites des Olmèques sont connus par les tombes. Leurs croyances  sont ancrées dans le cycle du renouveau. La société se hiérarchise et l’urbanisme différencie progressivement les lieux d’habitation de ceux consacrés à l’espace public, avec de grandes esplanades. Les temples sont céèbres par leurs sculptures et, bien que l’on ne puisse pas parler d’écriture, un langage des signes avec des motifs récurrents annonce l'invention du calendrier dit « du compte-long », qui enregistre les dates à partir d’un point d’origine fixe.

Leur culture est toujours présente dans la tradition mexicaine. Ce n’est qu’au XX^e siècle que le nom Olmèque, « gens du pays du caoutchouc », leur sera donné. Le grand poète mexicain et prix Nobel de littérature, Octavio Paz, très bon connaisseur des civilisations préhispaniques, voyait dans la Dame Huaxtèque une divinité au rayonnement vital : « Les quatre points cardinaux mènent à ton ombilic et dans ton ventre frappe le jour, tout armé. »

Exposition prévue jusqu'au 25 juillet, quaibranly.fr