« Slumdog Millionaire », de Danny Boyle

Dépaysement et romanesque assurés

Publié le 20/01/2009
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EN ATTENDANT les oscars, « Slumdog Millionaire » a déjà fait une jolie moisson aux Golden Globes : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario (Simon Beaufoy), meilleure musique originale (A. R. Rahman). Danny Boyle, le cinéaste britannique de « Trainspotting » et de « la Plage », ne s’est pas trompé en acceptant de partir à Mumbaï (Bombay) pour réaliser l’adaptation du roman de Vikas Swarup, « les Fabuleuses Aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire » (Belfond).

Jamal Malik, 18 ans, vient de remporter la somme colossale de 10 millions de roupies au jeu « Qui veut gagner des millions ». Comment ce « chien des taudis » peut-il connaître autant de choses ? La police l’interroge, non sans user de violences. Et c’est dans la vie tumultueuse du jeune garçon, qui a perdu sa mère à 7 ans, que se trouvent les réponses.

Danny Boyle a beaucoup à raconter en deux heures et ne perd donc pas de temps. Le montage, qui mêle savamment moments de l’interrogatoire et de l’émission et retours en arrière, est serré et le rythme effréné.

On peut trouver que le récit condense bien trop d’aventures pour un seul jeune garçon mais le romanesque n’est pas l’ennemi du bien. Et la visite guidée de l’Inde contemporaine que nous offre le film mérite de passer l’éponge sur quelques incohérences ou invraisemblances. De l’immense bidonville de Dharavi aux immeubles ultra-modernes, à Mumbaï, des grands espaces quasi-désertiques au magnifique Taj-Mahal, il filme le pays de l’intérieur, pas comme un touriste à la fois effaré et ébloui.

Des acteurs bien choisis, une histoire d’amour émouvante, une musique adaptée, un clin d’œil à Bollywood, il est bien difficile de résister à ce film, qui a l’avantage de nous emmener, bien qu’en langue anglaise, très loin des clichés hollywoodiens ou occidentaux.

RENÉE CARTON

Source : lequotidiendumedecin.fr