Une fois n'est pas coutume, commençons par un documentaire. Julie Bertuccelli livre, avec « Dernières Nouvelles du cosmos », le portrait d'une très étonnante jeune femme, poétesse alors que, autiste, elle ne parle pas, et ne lit, ni n'écrit. C'est sa mère qui, lorsqu'elle avait 20 ans, a découvert qu'elle pouvait communiquer en agençant des lettres plastifiées sur une feuille de papier.
Pendant deux ans, seule derrière sa caméra, la réalisatrice a filmé Hélène Nicolas, alias Babouillec, et sa mère, alors que le metteur en scène Pierre Meunier prépare un spectacle tiré de l'un de ses textes, « Algorithme Éponyme », qui sera présenté en 2015 à Avignon sous le titre « Forbidden di sporgersi ».
« L'œil goguenard de ta caméra filme tout bas le haut de nos êtres », a écrit Babouillec lors du tournage. À la suite de Julie Bertuccelli, on entre dans l'intimité d'une personne qui, comme elle le dit, « bouscule nos habitudes de penser ». Et, quand Hélène rencontre Laurent Derobert, « mathématicien existentiel », « on comprend, selon la cinéaste, que l'autisme n'est pas synonyme d'enfermement, mais d'une connexion profonde avec le mystère du monde ». « On s'aperçoit, ajoute-t-elle, que ce n'est pas Hélène qui est "différente", mais nous qui ne sommes pas assez ouverts et sensibles pour saisir les clés qu'elle nous offre pour comprendre le monde. » Une expérience à faire, même si on n'arrive pas aux mêmes conclusions.
Un autre documentaire est à l'affiche cette semaine, « la Sociale », de Gilles Perret, une histoire engagée de la Sécu, hommage à ses fondateurs et plaidoyer pour l'institution face à ceux qui veulent faire de la santé un marché.
Côté fiction, voici « le Client » du cinéaste iranien Ashgar Farhadi, revenu du festival de Cannes avec deux prix, celui du scénario, et le prix d'interprétation masculine à Shahab Hosseini, lequel a placé dieu au premier rang de ses remerciements. Dans ce film très maîtrisé, et discret dans la représentation de la violence, le réalisateur d'« Une séparation » analyse avec finesse l'évolution d'un couple d'acteurs après l'agression dont a été victime l'épouse. Autour d'un dilemme moral, le suspense psychologique fait l'intérêt du film.
Et aussi
Cette semaine riche en nouveautés offre aussi plusieurs comédies : « Ma famille t'adore déjà », de Jérôme Commandeur et Alan Corno, avec Arthur Dreyfus, Thierry Lhermitte et Marie-Anne Chazel ; « l'Invitation », avec Nicolas Bedos et Michaël Cohen. Une comédie aussi, mais grinçante, « Maman a tort » (une adolescente découvre les cruautés du monde du travail et des adultes en faisant un stage dans la compagnie d'assurances qui emploie sa mère). Un mélo, « l'Histoire de l'amour », de Radu Mihaileanu, d'après le livre de Nicole Krauss. Un drame, « Tu ne tueras point », de Mel Gibson, l'histoire vraie d'un objecteur de conscience qui se révèlera un infirmier héroïque lors de la guerre du Pacifique. Des aventures ésotériques, avec « Inferno », de Ron Howard, avec Tom Hanks incarnant pour la 3e fois Robert Langdon, le héros de Dan Brown, et Omar Sy en scientifique français prêt à tout pour mettre la main sur un virus. Et l'adaptation d'une pièce de théâtre de Peter Handke par Wim Wenders, « les Beaux Jours d'Aranjuez », avec Reda Kateb.
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