« L’Unité Alphabet » (1) est le premier roman du Danois Jussi Adler-Olsen, écrit dix ans avant sa célèbre série « Les Enquêtes du Département V ». Le récit se déroule pendant la Deuxième Guerre mondiale, lorsque deux pilotes de la RAF sont abattus et survivent sous une identité allemande ; et en 1972, quand l’un des deux profite des jeux Olympiques de Munich pour repartir sur les traces de son ami. Il l’avait abandonné dans l’Unité Alphabet, le service psychiatrique d’un hôpital militaire où des médecins allemands infligeaient à leurs compatriotes devenus des cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l’Est, d’atroces traitements.
« Faux Amis » (2) est le 15e roman de l’Américain Linwood Barclay publié en français et le deuxième épisode de la trilogie de Promise Falls, brillamment initiée avec « Fausses promesses ». L’humour est à nouveau de la partie et d'innombrables intrigues s’imbriquent comme un puzzle après que l’écran du drive-in s’est effondré, faisant quatre morts. L'explosion s’est produite à… 23 heures et 23 minutes.
Royaume des morts et Dark Web
« La Rivière de l’oubli » (3) nous fait découvrir un écrivain inconnu en France mais dont les livres se sont vendus en 2017 à plus de 13 millions d’exemplaires. Surnommé le « Stephen King chinois », Cai Jun, 40 ans, donne un roman aux confins du réel et qui brosse un portrait saisissant de la Chine d’aujourd’hui. Il raconte le destin d’un professeur de lycée accusé d’avoir assassiné une élève, avant d’être lui-même poignardé et que ses présumés meurtriers sont envoyés, eux aussi, au royaume des morts. Entre réalisme et fantastique, un roman de la vie après la mort et de la vengeance parfaite.
« Empire des chimères » (4) est le huitième roman d'un habitué de la « Série noire », Antoine Chainas ; il est paru juste après « Pur », Grand Prix de Littérature policière 2014. Roman touffu qui se lit d’une traite, il brosse un portrait des années 1980 autour de la disparition d’une fillette dans un petit village de France, de la décision d’implanter dans la région un parc à thème inspiré d’un jeu de rôles sombre et addictif et du passage pour trois adolescents de la morne réalité à un monde de faux-semblants.
« Bienvenue à Mother’s Rest » (5) doit être le vingtième roman de Lee Child où parade son héros Jack Reacher. Descendu presque par hasard dans cette bourgade de l’Oklahoma perdue dans les champs de blé, ce dernier tombe amoureux d’une ex-agente du FBI et se laisse entraîner dans un périple vers les profondeurs du Dark Web et dans tout le pays, avant de revenir à Mother’s Rest pour affronter son destin.
« Crime en toutes lettres » (6) est, après « la Mort a ses raisons », le nouvel opus de Sophie Hannah, seule autorisée par les héritiers d’Agatha Christie (1890-1976) à mettre en scène Hercule Poirot. Cette fois, le détective aurait envoyé des lettres à plusieurs personnes, les accusant d’avoir assassiné un certain Barnaby Pandy, que ni les dites personnes ni lui-même ne connaissaient. Qui est ce Barnaby Pandy et a-t-il bien été victime d’un meurtre ?
« Heimaey » (7) : la plus grande des îles Vestmann donne son titre au nouveau roman d’Ian Manook, qui, après le succès de sa trilogie de « thrillers mongols » (« Yeruldelgger », « les Temps sauvages » et « la Mort nomade ») et le Brésil moite de « Mato Grosso », nous entraîne en Islande. Le héros, un flic passionné de folklore islandais, y emmène sa fille pour des vacances qui tournent vite au cauchemar. Impossible de ne pas faire un lien avec un drame qui s’est joué en juin 1973 sur cette petite terre qui venait d'être dévastée par l’éruption du Eldfell.
« Macbeth » (8), mais aussi Lady, Duncan, Hécate, Macduff…, les personnages de Shakespeare sont tous là, revus et corrigés par le maître du polar norvégien Jo Nesbo, qui a transposé l’œuvre dans les années 1970, dans une ville gangrenée par le chômage, le trafic de drogue, l’immoralité des autorités municipales et la pollution industrielle. Alors que Macbeth doit être nommé à la tête de la police, les vieilles rancœurs, les jalousies et les ambitions se réveillent, attisées par sa compagne Lady, ancienne prostituée et tenancière de maison close, jusqu'à un final sanglant au casino Inverness. Un tour de force de l'auteur qui fait oublier les grandes heures de l’inspecteur Harry Hole, son héros récurrent.
« Représailles » (9) explore un épisode de notre histoire récente. Maître du thriller juridique depuis « Présumé innocent », Scott Turow y met en scène un ancien procureur qui enquête, pour le compte de la Cour pénale internationale, sur l’allégation de disparition de 400 Tziganes dans le chaos ayant suivi la guerre en Bosnie ; des hommes armés les auraient emmenés dans une grotte puis auraient provoqué une avalanche en lançant des grenades. Une enquête à multiples rebondissements où la violence est aussi verbale, et où les suspects vont des paramilitaires serbes à des membres du crime organisé et au gouvernement américain lui-même.
(1) Albin Michel, 628 p., 22,90 €
(2) Belfond, 491p., 21,90 €
(3) XO Éditions, 481 p., 21,90 €
(4) Gallimard, 658 p., 21 €
(5) Calmann-Lévy, 453 p., 21,90 €
(6) Masque, 361 p., 20,90 €
(7) Albin Michel, 461p., 22 €
(8) Gallimard, 618 p., 21 €
(9) JC Lattès, 519 p., 22,50 €
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