Avouons-le, parmi les spectacles à l’affiche actuellement, les déceptions sont nombreuses. On est certain qu’il est absolument inutile de se risquer au Théâtre de la Bastille pour voir « Coriolan » de Shakespeare. Le metteur en scène, François Orsoni, a pourtant bénéficié d’un séjour à la Villa Médicis de Rome pour mettre au point son pensum. Comment est-ce possible ? Vous serez triste aussi, comme chaque spectateur, en découvrant deux excellents comédiens, Philippe Torreton et Vincent Garanger, ridiculisés aux Bouffes du Nord par un auteur faible, metteur en scène sadique. Quant à l’excellent Mohamed El Khatib, que l’on admire profondément, il est trop gentil avec les élèves de l’école du Théâtre National de Bretagne qui racontent complaisamment leurs familles. « Mes parents » est sans doute fertile pour un travail d’atelier ; encore faudrait-il que les uns et les autres apprennent à articuler et à projeter… C’est aux Abbesses-Théâtre de la Ville, dans le cadre du festival d’Automne, jusqu’au 23 septembre.
Terrain déblayé, allons jusqu’au Théâtre de Passy, où la toujours très belle et charmeuse Anny Duperey crée un texte écrit par le scénariste Jean Marboeuf, « Mes chers enfants ». Une fille, un garçon. Comme chez elle… Mais ne cherchez pas ici des vérités biographiques. Laissez-vous plutôt charmer par cette comédienne libre qui donne le sentiment d’une heureuse maturité, mise en scène par l’auteur. Le texte, une suite de lettres à ses enfants, n’est pas sans facilités, mais Anny Duperey transcende tout cela. Changeante et étourdissante. (Sans date de fin, theatredepassy.fr)
C’est Myriam Saduis, elle-même, qui a composé « Final Cut », texte puisé dans sa vie même, et que l’on avait découvert, il y a longtemps (avant le COVID sans doute), à Avignon off. Nous avons retrouvé ce moment très prenant, très émouvant, très puissant, au Théâtre de Belleville. C’est l’histoire d’une enfant écartelée, mais que l’épreuve de la séparation et du tourment a rendue forte. C’est une grande artiste. Française, elle vit et travaille en Belgique depuis bien des années. Elle est née à Dijon, d’une mère Italienne de Tunisie et d’un père arabe, rapidement écarté du paysage. Une blessure fondatrice qui nourrit le texte et le jeu, ultrasensible, d’une femme qui parle à chacun. (Jusqu'au 27 novembre, theatredebelleville.com)
Pas vraiment de place pour célébrer Micha Lescot, à Nanterre-Amandiers. Il a choisi d’incarner le rôle-titre de « Richard II ». Un Shakespeare rugueux, qui interroge le pouvoir, par le truchement d’un caractère très contrasté. Ce Richard, porté par un interprète exceptionnel et une mise en scène forte et originale de Christophe Rauck, avec un groupe de comédiens excellents, et la très fine traduction de Jean-Michel Déprats, est déchirant. Il demeure énigmatique, opaque. Et pourtant, on ne peut s’interdire de l’aimer, tant le jeu de Micha Lescot est bouleversant. (Jusqu'au 15 octobre, nanterre-amandiers.com)
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