Grandes voix féminines

Divas d'antan

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Publié le 28/11/2016
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Jazz-Sarah Vaughan

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Jazz-Helen Humes

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Jazz-Sarah Vaughan

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Jazz-Helen Humes

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Jazz-Sarah Vaughan

Jazz-Sarah Vaughan

Surnommée Sassy ou La Divine, Sarah Vaughan (1924-1990) fait partie, avec Ella Fitzgerald et Billie Holiday, de l'indétrônable et historique triumvirat archétype des chanteuses de jazz. Même si d'autres chanteuses, toutes générations confondues, peuvent revendiquer ce même statut. Sa force : une tessiture exceptionnelle, allant des graves de baryton aux envolées lyriques de soprano. Le tout associé à une parfaite maîtrise vocale doublée d'une invention rythmique et surtout harmonique, débouchant sur un scat mélodique caractéristique. Une excellence acquise quand elle chantait au sein des meilleurs big bands dans les années 1940, Earl Hines, Billy Eckstine, puis dans une multitude de petites et moyennes formations.

Et, bien entendu, le fameux trio piano-contrebasse-batterie. C'est justement avec cette formule que Sarah Vaughan se retrouve à Berlin en novembre 1969 pour enregistrer en direct « Live in Berlin 1969 » (WDR Delta Music Jazzline/Socadisc). Au programme de cet inédit, des standards (Cole Porter, Richard Rodgers, Johnny Mercer), des ballades et une belle reprise de « Et maintenant » (« What Now My Love ») du tandem Bécaud-Delanoë. Un témoignage supplémentaire d'une grande dame du chant.

La Grande Parade de Nice

De 1974 à 1993, la Grande Parade du Jazz de Nice, dirigée par le pianiste-producteur-organisateur de tournées américain George Wein (91 ans aujourd'hui), assisté de Simone Ginibre, et installée dans les chics arènes de Cimiez, fut LE festival de jazz incontournable de l'été. Tout ce qui constituait la planète jazz vivante, tous styles confondus, vint un jour au moins une fois y poser ses instruments ou ses voix.

Ainsi en 1978 la chanteuse et pianiste Helen Humes (1913-1981). L'une de ces vocalistes d'un temps passé qui avaient au moins trois cordes à leur arc : le swing, appris avec de grands orchestres, comme celui de Count Basie, le feeling et le célèbre « drive », héritage d'une grande époque. « Nice Jazz 1978 » (Black & Blue/Socadisc) est l'un de ses derniers témoignages en direct. Accompagnée d'un digne aréopage – Harry Edison (trompette), Eddie Davis, Hank Crawford, Guy Lafitte (saxes), Joe Jones (batterie), notamment –, Helen Humes s'est alors produite à quatre reprises au festival en juillet, enchaînant les standards de jazz et de blues avec un très grand bonheur et un swing élégant très personnel. À redécouvrir !

Ce même été 1978, au même endroit, se produisait Carrie Smith (1925-2012). Moins connue du grand public, elle avait commencé sa carrière de chanteuse dans les années 1950 au sein de petites formations et atteint son apogée au tournant des années 1990 dans un musical de Broadway, « Black and Blue ». Entourée de pointures du saxophone-ténor (Illinois Jacquet, Arnett Cobb, Eddie Davis, Guy Laffite), de Harry Edison (trompette), Jo Jones (batterie) et surtout Hank Jones (piano), elle installe son public dans une atmosphère vocale particulièrement envoûtante, au service d'une belle collection de classiques.

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9538