Dr Huberschwiller, champion du monde de marathon... vertical

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Publié le 18/03/2017
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Crédit photo : Denis Durand de Bousingen

À 64 ans, le Dr Jean-Louis Huberschwiller, généraliste à Colmar, vient de décrocher le titre de champion du monde de marathon d’escalier, discipline certes peu connue, mais particulièrement exigeante : il s’agit de monter et descendre un escalier, sans pause, pour totaliser, comme sur le plat, une distance de 42 kilomètres.

Les premières « courses d’escalier » se déroulaient en sprint… sur les marches de la tour Eiffel, puis dans les gratte-ciel des États-Unis, explique le médecin qui, bien qu’avec une quarantaine de marathons à son actif, ne s’est tourné vers la course à pied qu’au détour de la cinquantaine… après avoir surtout pratiqué le tennis et l’alpinisme.

Les courses d’escalier en endurance se déroulent souvent en plein air, par exemple dans des vignes, la plus célèbre étant celle de Dresde, en Allemagne, qui impose de monter et descendre 88 fois un escalier de 100 mètres. Pour participer au championnat du monde, il faut avoir été au moins finaliste de la course de Dresde, et les places sont chères : seulement 20 athlètes peuvent y prendre part.

Monter et descendre plus de 80 000 marches

Cette année, 19 athlètes ont concouru pour une marche sur le podium. L'événement se déroulait cette année dans un immeuble de 13 étages de Hanovre. Le Dr Huberschwiller a terminé 12e du classement général et premier de sa catégorie d’âge.

« J’ai monté et descendu 83 808 marches, soit 194 allers-retours, sur 5 044 étages en 15 heures 22 minutes et 14 secondes, ce qui fait une moyenne de 4 minutes par aller-retour », explique le marathonien qui a pour cela dépensé 15 000 calories. La difficulté principale, ajoute-t-il, « c'est qu'il n'y a aucun moment où on peut relâcher ses jambes, étant toujours dans l'escalier, et en plus, il faut négocier 9 700 virages à 180 degrés ». Parti à 8 heures et arrivé à 23 heures, le médecin ne s’est accordé qu’un seul arrêt, pour une unique pause pipi.

En outre, ce marathon impose 7 333 mètres de dénivelé positif, et autant de négatif. Habitué à ces dénivelés importants, le médecin a par contre « l’impression de courir sur du plat » quand il grimpe une pente « normale » qui laisserait sur le flanc n’importe quel jogger amateur…

On ne s’ennuie guère dans les escaliers pendant l’épreuve, ajoute-t-il, car on n’arrête pas de se croiser et de se recroiser, le tout en musique et en s’encourageant. Pour éviter les collisions, la montée s’effectue toujours du côté intérieur de la rampe, et la descente du côté extérieur. « Quand on termine, on est encore échauffé pendant deux ou trois heures, mais après, les courbatures prennent le dessus et on s’écroule », explique le champion du monde.

Le Dr Huberschwiller s’est accordé quelques jours de pause après l’épreuve, avant de reprendre, très vite, son entraînement habituel, à raison de 10 à 20 kilomètres de course par séance.

Message à ses patients

Seul médecin, à sa connaissance, à pratiquer ce sport, il court aussi à travers le monde et continue à pratiquer l’alpinisme, avec une trentaine de sommets de plus de 4 000 mètres à son palmarès. Si le marathon de Hanovre l’a placé une nouvelle fois sous les feux de… la rampe, il n’a pas besoin pour autant de cette célébrité pour délivrer son message en faveur du sport. « Tous mes patients connaissent ma passion, et je les encourage bien sûr à pratiquer eux aussi le sport ! », poursuit-il.

« Bête noire des fabricants d’ascenseurs », comme l’écrivait avec humour la presse alsacienne qui a consacré une pleine page à son exploit, le médecin a la chance d’avoir « une condition physique exceptionnelle pour son âge », et entend bien continuer à la cultiver, notamment au profit des « courses verticales ».


Source : lequotidiendumedecin.fr