* Un récit en dentelle. Il suffit d’évoquer « la Jeune Fille à la perle » pour se rappeler combien Tracy Chevalier excelle à mettre en lumière des personnages ordinaires. C’est encore le cas de « la Brodeuse de Winchester », qui raconte comment une femme sans avenir, puisque célibataire dans l’après-guerre, a quitté sa famille pour Winchester en 1932 et s’est affirmée dans un cercle de brodeuses, occupées à confectionner des coussins et agenouilloirs pour la cathédrale. L’amitié et la créativité contre le dédain et les préjugés (Quai Voltaire, 350 p., 23,50 €).
* Une histoire en espadrilles. Anne-Gaëlle Huon (« le Bonheur n’a pas de rides ») évoque les « hirondelles », ces jeunes Espagnoles qui, dans les années 1920, traversaient à pied les Pyrénées pour s’embaucher pendant quelques mois dans les usines d’espadrilles à Mauléon, au Pays basque, afin de se constituer une dot. Parmi elles, Rosa va rencontrer « les Demoiselles », des femmes hors du commun qui se veulent libres et qui vont, peut-être, changer sa vie (Albin Michel, 330 p., 17,90 €).
* Une cure coups de théâtre. L’Australienne Liane Moriarty, auteure de sept best-sellers depuis « le Secret du mari », retient notre attention en rassemblant « Neuf parfaits étrangers » pour une retraite « Métamorphose mentale et physique ». Dès les premières pages, le récit multiplie les rebondissements et les surprises, car, très vite, se dévoilent des vérités cachées derrière les apparences – et aussi des animosités. Humour et bizarreries garantis (Albin Michel, 506 p., 22,90 €).
* Coup de foudre à Paris. Venu étudier à Paris, un Américain sans le sou tombe amoureux d’une Française un peu plus âgée et mariée. Ses fans reconnaîtront vite la patte de Douglas Kennedy, qui, dans « Isabelle, l’après-midi », célèbre la rive gauche parisienne des années 1970, la passion et les rendez-vous furtifs. La belle est-elle prête à tout sacrifier pour le jeune homme ? L’amour saura-t-il résister à l’épreuve du temps (Belfond, 308 p., 22,90 €).
* Portrait d’un marchand d’armes. Auteure franco-américaine d’origine guadeloupéenne, Jennifer Richard s’est attaquée à forte partie en se penchant, dans « le Diable parle toutes les langues », sur la vie de Basil Zaharoff. De Cuba à la Namibie en passant par les Balkans, des tranchées aux hôtels de luxe à Monaco, de la répression des grèves à l’assassinat de Jaurès, le légendaire marchand d’armes – qui fut aussi mécène – a nourri partout la guerre, sans éthique et sans remords (Albin Michel, 420 p., 21,90 €).
* Une artiste méconnue. Patricia Reznikov (« le Songe du photographe ») poursuit son exploration des ressorts de la création en s’emparant de la vie d’Amrita Sher-Gil, hongroise par sa mère et indienne par son père, qui a marqué l’histoire de la peinture indienne. Femme à la personnalité charismatique, « Amrita » a mené une vie de bohème trépidante et libre, entre Paris, Florence, Budapest, Simla et Lahore, avant de mourir brutalement à 28 ans en laissant une œuvre prometteuse (Flammarion, 373 p., 21,90 €).
* Glamour et féminisme. Une jeune fille quitte son Ohio natal pour devenir photographe à New York et se retrouve assistante de la nouvelle rédactrice en chef de « Cosmopolitan ». L’intrigue de « Park Avenue Summer » n’a rien de très nouveau. Mais en la situant en 1965, et en faisant de la patronne de l'héroïne une militante pour les droits des femmes, l’Américaine Renée Rosen nous ramène au temps de l’émergence d’une presse féminine libérée de tout carcan puritain et qui veut guider les femmes sur le chemin de l’émancipation (Belfond, 413 p., 21,90 €).
* Un thriller d’anticipation ukrainien. Auteur (né en 1959) de nombreux romans et nouvelles mêlant science-fiction et conte philosophique (dont « Espace lointain », plusieurs fois primé), Jaroslav Melnik nous transporte en 3896. Le IVe Reich règne sur le monde entier et la société est divisée en deux catégories : les humains et les stors, d’apparence humaine mais privés de langage et utilisés comme des animaux, corvéables à merci avant d’être transformés en viande de boucherie. Un jour, un homme ressent un trouble étrange à l’égard d’une belle « femelle ». Au-delà de l’intrigue, « Macha ou le IVe Reich » prend son ampleur dans la réflexion sur la condition animale et donc sur notre humanité même. Glaçant (Actes Sud, 283 p., 22 €).
* Les tribulations d’un médecin. Maude Mihami avait fait l’unanimité côté tendresse et humour en publiant « les Dix Vœux d’Alfréd », puis « les Amours d’Alfréd ». Elle conclut sa trilogie avec « Du rififi au Camboudin ». Avec la bonne idée d’introduire dans la saga, dont le héros est un garçon d’une dizaine d’années, le personnage d’un jeune médecin noir qui va vivre un début de carrière haut en couleur, confronté à un patois local qu’il ne comprend pas et aux histoires toutes aussi absconses des gens du village, parfois accros à la « trouspignôle ». Une comédie de bon aloi (NiL, 241 p., 19,50 €).
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