CLASSIQUE - Archives du Metropolitan Opera en CD

Glorieuse époque

Publié le 26/09/2011
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AVANT de détailler ces merveilles, deux avertissements. L’éditeur Sony aurait pu fournir quelques explications historiques à destination du néophyte ; il se contente d’un livret distribution fort sommaire. Et il annonce à tort que ce sont des premières sur CD. Le « Roméo et Juliette » de Gounod existait chez Rodolphe Productions dès les débuts de ce support. On n’est pas certain que le son n’en était pas meilleur que l’actuelle réédition. Cela dit, il s’agit d’un must absolu dans une discothèque lyrique. Si les « Roméo » parus ensuite sont musicologiquement plus complets, aucun n’a le chic de cette soirée du 1er février 1947 au Met dirigée par Emil Cooper. Aucun Roméo n’a jamais retrouvé l’alliance parfaite entre les moyens de grand ténor lyrique de Björling, ni la beauté du timbre et la sûreté de l’aigu, alliées à un vrai engagement dramatique. Aucune Juliette n’a la pureté élégiaque de la ligne de Sayão. Aucun duo de la chambre (ici massacré de coupures) n’est aussi ardent. Parmi les seconds rôles, de grands noms comme John Brownlee (immense Mercutio), Thomas Hayward (Tybalt aux moyens d’un Roméo) et le suprême frère Laurent de Nicola Moscona.

Bien que certainement très divertissante, si l’on en juge par les rires du public, la soirée du 16 décembre 1950 montre un « Barbier de Séville » de Rossini vocalement bien débraillé. Pour un Salvatore Baccaloni succulent en Docteur Bartolo et le Figaro de Giuseppe Valdengo, très stylé, il faut subir le contre-emploi de la colorature Lili Pons, un rossignol, certes, mais déplacé en Rosine, et le bien peu de raffinement de Giuseppe Di Stefano dans le comte Almaviva. Pas le bon choix !

En 1958, Carlo Bergonzi succédait à Giuseppe di Stephano dans le rôle du Rodolfo de « la Bohème », de Puccini, une lignée qui se poursuivra avec Pavarotti et Corelli. Quel style belcantiste, quelle aisance ! Il fait même passer le fait que Licia Albanese n’était plus au printemps de sa vie… Direction très équilibrée du jeune Thomas Schippers.

« Tosca », enfin. La soirée d’avril 1962 dirigée par Kurt Adler, qui existait déjà en CD sous le label Mytho, en est le plus beau fleuron. La Floria Tosca de Leontyne Price est une de celles qui, avec Magda Olivero, Maria Callas, Renata Tebaldi, ont marqué le rôle de Floria Tosca au XXe siècle. L’année de sa « Tosca » de studio avec Karajan (Decca), elle l’a chantée avec Franco Corelli et le moins que l’on puisse dire est qu’elle brûle les planches. Voix de velours mais timbre noir à souhait quand le drame l’exige, Leontyne Price est en cette année au sommet de ses moyens.

Sony Classical, 4 doubles CD digipack séparés.

OLIVIER BRUNEL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9011